Dans une session plénière qui a duré plusieurs heures, l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo (RDC) a investi le gouvernement de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka dans la nuit de mardi à mercredi. Cette nomination marque le début du premier gouvernement du second mandat du Président Félix Tshisekedi.

L’investiture s’est déroulée avec une forte majorité de députés : sur 405 présents, 397 ont voté en faveur de l’investiture, avec seulement 8 abstentions et aucune opposition. Cela témoigne du soutien massif que le gouvernement peut attendre de l’Assemblée nationale.

Lire aussi : Le Sénégal œuvre pour la réunification de la CEDEAO

Dans son discours de présentation du plan d’actions, Judith Suminwa Tuluka a mis en avant plusieurs objectifs majeurs. Elle a notamment annoncé la création de 2,6 millions d’emplois, soulignant ainsi l’importance de l’emploi dans le développement économique et social du pays. Son programme ambitieux, chiffré à 92,9 milliards de dollars américains pour les cinq prochaines années, sera financé par des ressources étatiques et non étatiques.

La Première ministre s’est également engagée à développer les réseaux de communication et d’accès à internet pour favoriser l’inclusion numérique et le développement de l’économie numérique. De plus, elle a promis des améliorations significatives dans l’appareil judiciaire, y compris la mise en place d’un fonds d’aide judiciaire pour faciliter l’accès à la justice pour les plus démunis.

Cependant, ces ambitions ont été critiquées par certains membres de l’opposition. Le porte-parole de l’opposition à l’Assemblée nationale, le député Christian Mwando, a qualifié le gouvernement Suminwa de « inutilement éléphantesque », dénonçant un budget excessif et des promesses surestimées.

Certains experts ont également exprimé leurs préoccupations quant à la viabilité financière du programme gouvernemental. Valéry Madianga, coordinateur du Centre de recherche en finances publiques et développement local, a souligné que le budget annoncé était bien au-delà des capacités réelles du pays, risquant ainsi de créer des attentes démesurées.

Malgré ces critiques, Judith Suminwa Tuluka devrait entrer en fonction dans les prochains jours, marquant ainsi le début d’un nouveau chapitre dans la gouvernance de la RDC. Avec un gouvernement composé de 54 membres, dont une représentation de l’opposition et de la société civile, elle aura la tâche de mettre en œuvre ses ambitions tout en faisant face aux défis et aux réalités du pays.