Crise d’approvisionnement en moutons pour l’Aïd en Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire fait face à une crise d’approvisionnement en moutons pour l’Aïd al-Adha, en raison des défis sécuritaires persistants au Sahel. Bien que des initiatives existent pour augmenter la production nationale, la dépendance du pays vis-à-vis des importations reste élevée.

Au marché d’Adjamé à Abidjan, des centaines de moutons attendent d’être vendus pour la célébration de l’Aïd, prévue dimanche. Cependant, les troubles au Sahel compliquent l’importation de ces animaux. Yaya Ouattara, un vendeur de moutons, explique qu’il achète ses bêtes au Burkina Faso et les transporte par camion, tentant d’éviter les groupes armés qui menacent constamment. « Ils nous volent, ils nous tuent », déplore-t-il, soulignant que les trajets prennent désormais jusqu’à quatre jours, contre deux avant la crise.

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Les coûts de transport ont augmenté, ce qui se répercute sur les prix. Moussa Dicko, un autre vendeur, a rapporté ses moutons du Mali, où chaque animal coûte désormais 200.000 francs CFA (304 euros), contre 120.000 francs CFA (182 euros) avant la crise. « Les clients nous parlent mal et ne comprennent pas qu’on prend des risques », ajoute-t-il.

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Jean-Pierre Konan-Banny, conseiller au ministère des Ressources animales et halieutiques, a indiqué que plus de 90% du bétail consommé pendant la fête de Tabaski en Côte d’Ivoire provient des pays du Sahel. Le ministre Sidi Tiémoko Touré a précisé que la production nationale ne couvre que 44% des besoins annuels en viande et abats, forçant le pays à importer principalement du Burkina Faso, du Mali et du Niger.

L’élevage de bétail est une activité clé le long de la frontière nord de la Côte d’Ivoire, mais les violences terroristes et les tensions politiques au Sahel posent de sérieux défis à l’approvisionnement. Ces troubles, combinés aux sanctions économiques de la CEDEAO, ont perturbé les flux commerciaux habituels.

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