Le gouvernement nigérian dirigé par le président Bola Ahmed Tinubu est récemment devenu le centre de vives critiques après l’acquisition d’un Airbus A330, un nouvel avion présidentiel, dans un contexte de crise économique sévère. Cet achat, survenu moins de deux semaines après d’importantes manifestations contre la vie chère, a suscité une vague d’indignation parmi les Nigérians, qui dénoncent ce qu’ils perçoivent comme une dépense extravagante en période de difficultés économiques.

Lire aussi : inondations au Sahel : Le Président de l’AES présente ses condoléances aux trois pays touchés

Le Nigeria traverse actuellement sa pire crise économique depuis les années 1990, avec une inflation atteignant des sommets inédits depuis près de trois décennies et plus de 40 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale. Dans ce climat de grande précarité, la décision d’acheter un avion présidentiel de luxe a été perçue comme un affront par de nombreux citoyens, qui considèrent cette acquisition comme un signe de l’indifférence du gouvernement face aux souffrances économiques du peuple.

Le porte-parole de la présidence a tenté de justifier cet achat en affirmant qu’il avait été réalisé sur recommandation du comité de sécurité du Sénat et que l’appareil avait été acquis à un prix nettement inférieur à sa valeur marchande. Selon lui, cette décision vise à garantir la sécurité du président et à répondre aux besoins opérationnels de l’État.

Cependant, cette explication peine à apaiser les critiques. De nombreux Nigérians continuent de s’interroger sur la pertinence de cette dépense en pleine crise, mettant en lumière la déconnexion perçue entre les priorités du gouvernement et les réalités vécues par la population. Le débat sur cette acquisition souligne les tensions croissantes au Nigeria entre les besoins immédiats de la population et les choix politiques du gouvernement en période de crise économique.