Hassan Nasrallah, à la tête du Hezbollah depuis plus de trois décennies, est l’une des figures les plus influentes du Moyen-Orient. Récemment, l’armée israélienne a affirmé avoir tué Nasrallah lors d’une frappe à Beyrouth, une nouvelle qui a été confirmée par le Hezbollah lui-même. Sa mort marque une étape importante dans un conflit qui perdure depuis des décennies et qui a vu le Hezbollah évoluer d’une milice locale en une puissance militaire régionale.
Né en 1960 dans le quartier de Bourj Hammoud à Beyrouth, Nasrallah a grandi dans une famille modeste. Dès son jeune âge, il s’engage dans le mouvement Amal, une milice chiite, avant de se séparer pour co-fonder le Hezbollah après l’invasion israélienne de 1982. Sous sa direction, le Hezbollah a non seulement renforcé ses capacités militaires, mais est devenu un acteur politique majeur au Liban, fournissant des services sociaux et s’imposant comme un interlocuteur clé dans la dynamique politique du pays.
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L’ascension de Nasrallah au pouvoir a été marquée par des événements tragiques, notamment l’assassinat de son prédécesseur, Abbas al-Musawi, en 1992, ce qui l’a propulsé à la tête de l’organisation à un jeune âge. Rapidement, il a mis en œuvre une stratégie de résistance contre Israël, culminant avec le retrait israélien du sud-Liban en 2000, que Nasrallah a revendiqué comme une victoire.
Le conflit de 2006, déclenché par une attaque du Hezbollah contre des soldats israéliens, a ravagé le Liban et a souligné l’impact durable de Nasrallah dans la région. Bien qu’il ait survécu à de nombreuses tentatives d’assassinat, son rôle dans les tensions entre le Liban et Israël continue d’attirer l’attention internationale, rendant son héritage à la fois complexe et controversé. Sa vision d’un Hezbollah fort et résistant demeure un symbole de la lutte pour la souveraineté au Liban, tout en soulevant des questions sur la paix dans la région.
« Une toute nouvelle phase » du Hezbollah
En 2009, Nasrallah a publié un nouveau manifeste politique qui cherchait à définir la « vision politique » du Hezbollah. Il a abandonné la référence à une république islamique trouvée dans le document de 1985, mais a maintenu une ligne dure contre Israël et les États-Unis et a réitéré que le Hezbollah doit conserver ses armes, malgré une résolution de l’ONU les interdisant dans le sud du Liban. » Les gens évoluent. Le monde entier a changé au cours des 24 dernières années. Le Liban a changé. L’ordre mondial a changé « , a déclaré Nasrallah.
Quatre ans plus tard, Nasrallah a déclaré que le Hezbollah entrait dans une « phase complètement nouvelle » de son existence en envoyant des combattants en Syrie pour aider son allié soutenu par l’Iran, le président Bachar al-Assad, à réprimer une rébellion. « C’est notre combat et nous sommes prêts », a-t-il déclaré. Les dirigeants sunnites libanais ont accusé le Hezbollah d’entraîner le pays dans la guerre en Syrie, et les tensions se sont considérablement aggravées. En 2019, une profonde crise économique au Liban a déclenché des manifestations massives contre une élite politique accusée depuis longtemps de corruption, de gaspillage, de mauvaise gestion et de négligence. Nasrallah a initialement exprimé sa sympathie pour les appels à la réforme, mais sa position a changé lorsque les manifestants ont commencé à exiger une refonte complète du système politique.
Le Hezbollah, après l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 en Israël
Le 8 octobre 2023, au lendemain de l’attaque sans précédent contre Israël par les combattants armés du Hamas qui a déclenché la guerre de Gaza, des combats auparavant sporadiques entre le Hezbollah et Israël se sont intensifiés. Le Hezbollah a tiré sur les positions israéliennes en solidarité avec les Palestiniens. Dans un discours prononcé en novembre, Nasrallah a déclaré que l’attaque du Hamas était « cent pour cent palestinienne, tant en termes de décision que d’exécution », mais que les échanges de tirs entre son groupe et Israël étaient « très importants et significatifs ».
Le Hezbollah a tiré plus de 8 000 roquettes sur le nord d’Israël et sur le plateau du Golan occupé par Israël. Il a également tiré des missiles antichar sur des véhicules blindés et attaqué des cibles militaires avec des drones explosifs. Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont riposté par des frappes aériennes et des tirs de chars et d’artillerie contre les positions du Hezbollah au Liban.
Dans son dernier discours, Nasrallah a accusé Israël d’avoir fait exploser des milliers de téléavertisseurs et de talkies-walkies utilisés par des membres du Hezbollah, tuant 39 personnes et en blessant des milliers d’autres, et a déclaré avoir « franchi toutes les lignes rouges ». Il a admis que le groupe avait subi un « coup sans précédent ».