Le gouvernement du Niger a annoncé, le mardi 12 novembre, la suspension des activités de deux organisations non gouvernementales (ONG) de premier plan, l’Agence française d’aide à la coopération et au développement (ACTED) et Action pour le Bien-Être (APBE). Cette décision a été officialisée par des arrêtés ministériels, dans un contexte marqué par des tensions croissantes entre le Niger, dirigé par le régime militaire de Abdourahamane Tiani, et plusieurs pays occidentaux, notamment la France.
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ACTED, présente au Niger depuis 2010, était active dans les régions touchées par l’insécurité, apportant une aide humanitaire essentielle aux populations vulnérables. De son côté, l’APBE était également impliquée dans l’aide au développement et l’assistance humanitaire. Selon les arrêtés, l’autorisation d’exercice accordée à ACTED en 2022 et à l’APBE en 2009 a été révoquée, à compter de la date de signature de ces décisions.
Les autorités nigériennes n’ont pas explicitement expliqué les raisons de cette suspension, mais des sources locales évoquent une volonté de renforcer le contrôle sur les ONG et de garantir la sécurité nationale. Toutefois, des médias français relient cette action aux tensions diplomatiques avec la France, après plusieurs expulsions d’ambassadeurs et de militaires français depuis le coup d’État de juillet dernier. Les autorités nigériennes ont fréquemment accusé la France de tenter de déstabiliser leur pays, des accusations fermement rejetées par Paris.
Cette décision pourrait avoir des répercussions significatives sur la coopération en matière de développement entre le Niger et ses partenaires internationaux, affectant potentiellement l’aide humanitaire et les projets de développement dans le pays. Les prochains mois s’annoncent cruciaux pour l’avenir de ces relations, dans un contexte où le Niger cherche à affirmer son indépendance vis-à-vis de l’influence occidentale.