La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a annoncé ce jeudi 13 mars 2025 la fin de sa mission militaire en République démocratique du Congo (SAMIDRC), déclenchant un retrait progressif de ses troupes. Cette décision, prise lors d’un sommet extraordinaire en visioconférence, marque un tournant dans la guerre qui ravage l’est du pays depuis des mois.
Un échec militaire avoué
Déployée en décembre 2023 pour soutenir l’armée congolaise contre les groupes rebelles, la SAMIDRC n’a pas réussi à contenir l’avancée du M23, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa. Malgré l’engagement de 1 300 soldats sud-africains, malawiens et tanzaniens, la mission a subi des pertes humaines – dont 14 soldats sud-africains tués lors de la bataille de Goma – et n’a pas empêché la prise de villes stratégiques comme Goma et Bukavu. La SADC reconnaît elle-même l’« échec » de son intervention face à la « détérioration continue » de la situation sécuritaire.
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Kinshasa isolée, Tshisekedi fragilisé
Le retrait de la SAMIDRC fragilise le président Félix Tshisekedi, qui comptait sur l’appui militaire régional pour contrer les rebelles. Sans ce soutien, Kinshasa doit désormais choisir entre intensifier les combats ou engager des négociations avec le M23, une option que la SADC promeut activement. La décision intervient quelques jours avant des pourparlers annoncés par l’Angola entre Kinshasa et les rebelles, prévus à Luanda à partir du 18 mars.
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Commandez MaintenantLa fin de la mission modifie le paysage géopolitique. L’armée congolaise perd un allié clé, tandis que le M23, soutenu par Kigali selon les accusations, consolide ses positions. Le président rwandais Paul Kagame, qui avait exigé le retrait de la SAMIDRC, y voit une victoire tactique, d’autant que la RDC est membre de la SADC, contrairement au Rwanda.
Vers une solution diplomatique ?
La SADC appelle à une « solution politique incluant toutes les parties », en s’appuyant sur les processus de Luanda et Nairobi, ainsi que sur la résolution 2773 de l’ONU. Mais l’incertitude persiste : les rebelles, en position de force, pourraient refuser des concessions, tandis que Kinshasa devra composer avec une pression internationale accrue pour éviter l’escalade.
Ce retrait ouvre une période de transition risquée, où le pouvoir congolais devra prouver sa capacité à reprendre le contrôle sans soutien extérieur. Si certains y voient une chance de paix, d’autres redoutent un affaiblissement durable de l’État face aux groupes armés.