Dans un contexte politique sous tension, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a décidé de frapper un grand coup. Samedi, à l’issue d’une réunion du comité central de son parti, le PPA-CI, il a annoncé la création d’un mouvement citoyen baptisé « Trop c’est trop ». Privé de candidature à la présidentielle de 2025 en raison de ses démêlés judiciaires, Gbagbo choisit la voie de la mobilisation populaire pour continuer le combat.
Confiée à Sébastien Danon Djédjé, président exécutif du parti, cette initiative vise à susciter une contestation « multiforme et permanente » contre le pouvoir en place. À six mois du scrutin, le PPA-CI entend fédérer tous les mécontents, dans un pays où la croissance économique ne parvient pas à masquer l’inflation et les inégalités grandissantes.
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La Côte d’Ivoire affiche une santé économique insolente avec plus de 6 % de croissance annuelle depuis dix ans. Pourtant, derrière ces chiffres flatteurs, la vie devient plus chère et le fossé social se creuse inexorablement. C’est sur ce terrain que Gbagbo espère rallier les désabusés.
Alors que la publication de la liste électorale définitive est attendue le 20 juin, le parti exige une évaluation rigoureuse de la campagne en cours. À défaut, il menace d’intensifier la pression dans les rues et sur les institutions. Le PPA-CI réclame également un audit de la liste électorale et la mise en place d’un organe électoral « consensuel ».
À 79 ans, Laurent Gbagbo montre qu’il n’a rien perdu de sa capacité à défier le pouvoir. Et dans un climat politique déjà électrique, son cri de ralliement « Trop c’est trop » pourrait bien provoquer des secousses inattendues.