La suspension surprise de la convocation du député PDCI-RDA, Soumaïla Brédoumy Kouassi, a déclenché une vague de tensions au sein de l’exécutif ivoirien. Prévu pour être entendu le 30 avril 2025 par la préfecture de police d’Abidjan, le député ne s’est finalement pas présenté, après une médiation menée par le président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo.
Selon Jeune Afrique, cette démarche n’a pas été du goût du président Alassane Ouattara, actuellement en séjour à Mougins, dans le sud de la France. Informé de l’intervention de Bictogo, le chef de l’État a exprimé son mécontentement, estimant que le président du Parlement s’est immiscé dans une procédure relevant des autorités sécuritaires.
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La décision de suspendre la convocation avait pourtant été saluée par Simon Doho, chef du groupe parlementaire PDCI, qui avait loué le sens du dialogue des autorités. Mais cette « main tendue » a provoqué des remous au sein même du RHDP. Lors du directoire du parti, le ministre de la Transition numérique, Ibrahim Kalil Konaté, a critiqué ouvertement l’initiative de Bictogo, avant d’être recadré par Gilbert Koné Kafana, président du directoire.
Face à la pression, Adama Bictogo a publié un communiqué de clarification, affirmant que « l’Assemblée nationale reste attachée au principe sacrosaint de séparation des pouvoirs » et rappelant que tout parlementaire doit répondre à une convocation légale.
Cette affaire intervient dans un climat politique tendu, marqué par la radiation controversée de Tidjane Thiam de la liste électorale. Elle révèle aussi les dissensions internes au RHDP à l’approche d’un congrès décisif, prévu les 20 et 21 juin 2025, et à six mois d’une présidentielle dont Alassane Ouattara n’a pas encore dévoilé ses intentions.