L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a officiellement adopté le tout premier accord mondial sur les pandémies. C’est un tournant dans la diplomatie sanitaire internationale. Lors de la 78e Assemblée mondiale de la Santé, tenue à Genève, tous les États membres de l’organisation sont parvenus à un consensus après plus de trois ans d’intenses négociations, jetant ainsi les bases d’une réponse mondiale unifiée aux futures pandémies.
Cet accord historique intervient en réponse directe aux conséquences dévastatrices de la pandémie de COVID-19, qui a révélé de profondes failles dans la coordination mondiale, l’équité vaccinale et les systèmes de santé publique. L’objectif désormais ? Ne plus jamais laisser le monde être pris au dépourvu ni réagir de manière inégale à un événement aussi catastrophique.
Dr Tedros : « Une victoire pour la science, la santé publique et le multilatéralisme »
L’annonce a été accueillie avec émotion et soulagement par le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, qui a salué l’accord comme une « victoire pour la santé publique, la science et l’action multilatérale ».
Lire aussi : L’OMS déclare le MPOX comme une urgence de santé publique mondiale
« Le monde est aujourd’hui plus sûr grâce au leadership, à la collaboration et à l’engagement de nos États membres », a déclaré le Dr Tedros. « Cet accord nous permettra de mieux nous préparer, détecter et répondre aux futures menaces de pandémie.»
Ce pacte sert non seulement de feuille de route stratégique pour la détection précoce et la riposte rapide, mais aussi d’engagement en faveur de la solidarité et de l’équité mondiales, garantissant à tous les pays, riches ou pauvres, un accès équitable aux fournitures médicales, aux vaccins et aux traitements.
Principaux piliers de l’Accord sur les pandémies de l’OMS
Ce nouveau cadre international contraignant définit les objectifs fondamentaux suivants :
- Amélioration des systèmes de surveillance mondiaux pour la détection précoce des agents pathogènes émergents
- Distribution équitable des vaccins et des traitements en temps de crise
- Renforcement des systèmes de santé nationaux grâce au renforcement des capacités et au développement des ressources humaines
- Transparence du partage d’informations et collaboration scientifique
- Réduction de la dépendance à l’aide étrangère, favorisant l’autonomie et la durabilité nationales
L’accord favorise également la transition d’une dépendance à l’aide vers une mobilisation des ressources nationales, en particulier pour les pays fortement touchés par les fluctuations des flux d’aide bilatérale.
Lire aussi : Le Soudan alerte sur une épidémie de choléra après 22 décès
Un système de santé en crise et un espoir pour l’avenir
Le Dr Tedros n’a pas hésité à s’attaquer aux défis sanitaires mondiaux actuels. Il a souligné le nombre alarmant de situations d’urgence auxquelles sont confrontés les pays du monde entier, allant des crises humanitaires à la diminution de l’aide et au sous-financement des systèmes de santé.
« Dans au moins 70 pays, les patients n’ont pas accès aux traitements. Les soignants perdent leur emploi. Les centres de santé ferment. Et les coûts de la santé augmentent », a-t-il déclaré.
Le directeur général de l’OMS reste néanmoins optimiste, considérant l’accord sur la pandémie comme une opportunité de remodeler le paysage sanitaire mondial, permettant aux pays de se diriger vers des systèmes de santé durables et financés localement.