Le meeting organisé par Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), le 31 mai 2025 à Paris, a ravivé les tensions politiques entre l’opposition et le pouvoir de Yaoundé. Alors que le candidat déclaré à l’élection présidentielle d’octobre prochain poursuit sa tournée internationale, sa mobilisation en France a suscité une pluie de critiques acerbes de la part des autorités camerounaises.

Lire aussi : Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : Quatre leaders de l’opposition exclus

Grégoire Owona, ministre du Travail et cadre influent du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), a qualifié la manifestation de « minable », raillant la faible affluence, qu’il a estimée à « moins de 5 000 » participants, loin des « millions » annoncés. Il s’est également moqué de la déclaration de Maurice Kamto promettant de garantir la sécurité du président Paul Biya et de sa famille en cas d’alternance, une promesse qualifiée d’« inutile » par les membres du gouvernement. Jean de Dieu Momo, ministre délégué à la Justice, a même qualifié ces propos de « puérils ».

Cependant, ces attaques n’ont pas fait taire les soutiens de l’opposant, qui dénoncent l’hostilité persistante du régime à l’égard des rassemblements politiques sur le sol camerounais. Les interdictions systématiques de meetings pour l’opposition sont régulièrement dénoncées comme des entraves à la liberté d’expression et au pluralisme politique.

En choisissant Paris comme tribune, Maurice Kamto cherche à contourner les verrous institutionnels nationaux et à mobiliser la diaspora. Il ambitionne ainsi de porter une alternative crédible dans un pays où le président Biya, au pouvoir depuis 1982, reste silencieux sur sa possible candidature.

Dans un climat politique polarisé, cette confrontation à distance préfigure un scrutin présidentiel sous haute tension.