Le Conseil supérieur de la communication (CSC) du Burkina Faso a tranché ! Canal+ est désormais légalement tenu de rendre accessibles, en clair, toutes les chaînes publiques nationales à ses abonnés, y compris après expiration de leurs abonnements. Cette décision est inscrite noir sur blanc à l’article 8 de la nouvelle convention d’autorisation signée entre le CSC et l’opérateur français de télévision à péage.
L’objectif de cette disposition est clair : garantir aux citoyens burkinabè un droit fondamental, celui de l’accès à l’information publique. En d’autres termes, même les abonnés dont les services sont suspendus faute de paiement devront pouvoir continuer à recevoir les chaînes nationales telles que la RTB et ses déclinaisons régionales.
Lire aussi : Guinée–Sénégal : Un comité conjoint pour renforcer la coopération bilatérale
Le CSC justifie cette clause par la nécessité de préserver un lien permanent entre les institutions publiques et la population, dans un contexte national où l’accès à une information fiable revêt une importance capitale. L’organe de régulation insiste sur la responsabilité sociale des distributeurs audiovisuels et rappelle que l’accès à l’information ne saurait être conditionné exclusivement par la capacité de paiement.
Dans un communiqué officiel, le CSC affirme « compter sur la promptitude de Canal+ pour prendre les dispositions techniques appropriées en vue d’une mise en œuvre effective de cette obligation », soulignant que cette mesure est prise dans l’intérêt direct des consommateurs burkinabè.
Pour Canal+, cette obligation soulève plusieurs défis techniques et opérationnels. Il s’agira de permettre la diffusion en clair de certaines chaînes publiques, tout en maintenant le cryptage des autres contenus payants. Une équation que l’opérateur devra résoudre rapidement pour se conformer aux termes de la convention.
Cette décision intervient dans un contexte régional où plusieurs pays cherchent à renforcer leur souveraineté médiatique et à garantir un meilleur service public de l’information. Le Burkina Faso, en imposant cette clause, envoie un signal fort quant à sa volonté de ne pas laisser les impératifs commerciaux restreindre l’accès à l’information nationale.
Reste désormais à voir comment Canal+ réagira.