Le climat politique béninois s’est brusquement tendu avec l’interpellation de Julien Kandé Kansou, poète engagé et étudiant en fin de cycle, dont l’arrestation suscite une onde de choc dans les milieux politiques et artistiques. Selon ses avocats, il serait poursuivi sur la base du code numérique et du code pénal, bien que les faits exacts qui lui sont reprochés restent à ce jour non dévoilés.
La CRIET (Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme), juridiction controversée, doit entendre l’intéressé la semaine prochaine, selon les premières indications. L’opposition y voit un nouvel exemple de répression judiciaire à visée politique, à quelques mois d’échéances électorales sensibles.
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Le parti Les Démocrates, auquel appartient Kandé Kansou, n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué relayé par son secrétaire à la communication, Guy Mitokpè, la formation dénonce une arrestation arbitraire et exige sa libération immédiate. Pour elle, il s’agit d’une stratégie d’intimidation visant à réduire au silence les voix critiques, particulièrement les jeunes figures influentes.
Julien Kandé Kansou, connu pour ses textes poétiques incisifs, ses prises de position sur les réseaux sociaux et son engagement dans les cercles intellectuels, incarne une jeunesse en quête de rupture et de justice. Son arrestation pourrait bien galvaniser une nouvelle mobilisation autour des questions de liberté d’expression, dans un pays de plus en plus critiqué pour son recul démocratique.
Alors que les autorités judiciaires gardent le silence, cette affaire révèle un malaise profond : la méfiance croissante entre les institutions de l’État et une partie de la société civile. Pour nombre d’observateurs, le dossier Kandé Kansou pourrait devenir un symbole de résistance, dans un contexte régional marqué par la crispation du débat politique et les menaces contre les libertés fondamentales.