Togo-Manifestations : L’OPS-Afrique condamne les gaz lacrymogènes à l’hôpital de Bè

L’Observatoire pour la Promotion de la Santé en Afrique (OPS-Afrique) a vivement dénoncé, ce lundi, les violences perpétrées à l’hôpital de Bè à Lomé, en marge des manifestations qui ont secoué le Togo les 26, 27 et 28 juin 2025. Dans un communiqué officiel référencé N°001/06-2025/OPS/PR, l’organisation exprime sa profonde consternation face aux événements qui ont mis en danger à la fois les usagers, le personnel médical et les infrastructures sanitaires.

Selon le communiqué, les violences rapportées par le Collectif des Syndicats de la Santé et les différentes organisations professionnelles de santé du pays, notamment l’interpellation d’un pharmacien en service, M. Eboahun Kokou Raphaël, représentent une « atteinte grave à l’intégrité du système de santé ». Ce dernier a été arrêté alors qu’il effectuait son travail, suspecté d’avoir pris des images des forces de sécurité. L’OPS-Afrique rappelle que les personnels soignants doivent pouvoir exercer leur mission en toute sécurité, sans craindre ni intimidation ni répression.

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Les manifestations du 26 juin ont été marquées par une forte présence militaire sur l’ensemble du territoire et cette présence n’a pas épargné le domaine de la santé. Des tirs de gaz lacrymogène ont été signalés « dans l’enceinte et aux abords immédiats de l’hôpital », provoquant non seulement une perturbation sévère des soins, mais aussi des désagréments importants pour les patients et le personnel. L’organisation mentionne en outre « l’incendie de l’ambulance de l’établissement », un fait qui illustre la gravité des atteintes subies par cette infrastructure vitale.

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L’OPS-Afrique rappelle les obligations internationales et constitutionnelles qui protègent les établissements de santé, y compris en période de crise. En vertu des conventions de Genève et du Droit international humanitaire, les hôpitaux bénéficient d’une protection spéciale, souligne le communiqué. À cela s’ajoute l’article 34 de la Constitution togolaise qui garantit à chaque citoyen le droit à la santé, un droit fondamental que ces violences mettent sérieusement en péril.

Au-delà des dégâts matériels, l’organisation met en garde contre les traumatismes physiques, psychologiques et structurels que ces violences risquent d’infliger aussi bien aux patients qu’au personnel médical, qui œuvre déjà dans des conditions difficiles. L’OPS-Afrique appelle donc les autorités togolaises à agir avec diligence pour réparer les dommages causés, sécuriser l’hôpital, prendre en charge les victimes, et rétablir d’urgence une ambulance fonctionnelle pour assurer la continuité des soins.

Le communiqué souligne par ailleurs l’engagement « concret » du ministre de la Santé en faveur de l’amélioration des services, mais lui demande de garantir durablement le droit à la santé face à toute forme d’agression ou d’ingérence extérieure. Il appelle également à une écoute attentive des syndicats des professionnels de santé, garants d’un dialogue social apaisé et constructif.

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Enfin, l’OPS-Afrique apporte son soutien total au Collectif des Syndicats de la Santé et réclame la libération du pharmacien interpellé, dans le strict respect du droit et de la dignité humaine. Elle conclut avec un message fort : « La protection des hôpitaux est non négociable ».

Ces révélations viennent s’ajouter au lourd bilan humain et social des manifestations des 26, 27 et 28 juin, où la mobilisation populaire a rencontré une répression brutale. Elles posent une nouvelle fois la question de la préservation des espaces sanitaires dans un contexte politique tendu et invitent à un dialogue urgent entre pouvoir et société civile pour garantir la sécurité et le bien-être de tous.

OPS-Af.-COMMUNIQUE-INCIDENT-HOPITAL-DE-BE

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