Un parfum de méfiance flotte à nouveau entre Abidjan et Ouagadougou. Cette semaine, les relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso se sont crispées après des accusations burkinabè évoquant une tentative de coup d’État orchestrée en partie depuis le territoire ivoirien. En ligne de mire : des fugitifs burkinabè qui auraient trouvé refuge chez le voisin du sud.

Réuni en Conseil des ministres le 23 avril, le gouvernement ivoirien n’a pas tardé à réagir. Le porte-parole Amadou Coulibaly a sèchement balayé les soupçons, dénonçant des propos « sans fondement » et un manque de preuves. « Il faut être sérieux », a-t-il lancé, agacé par ce qu’il perçoit comme une série d’allégations gratuites.

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De son côté, Ouagadougou affirme que plusieurs militaires impliqués dans le complot déjoué auraient bénéficié d’une aide logistique depuis Abidjan. Une accusation grave, qui vient fragiliser davantage une coopération régionale pourtant essentielle face aux défis sécuritaires communs, notamment dans la lutte contre le terrorisme.

Abidjan, en guise de réponse, rappelle son engagement pour une collaboration active, évoquant même des propositions concrètes restées lettre morte, comme la mise en place de patrouilles conjointes aux frontières. La dernière opération bilatérale remonte à 2021, un signe que la coordination militaire peine à suivre le rythme des enjeux.

Face à cette escalade verbale, la Côte d’Ivoire préfère désormais miser sur l’apaisement. En invoquant les liens profonds qui unissent les deux peuples, les autorités ivoiriennes appellent au dialogue, conscientes que toute rupture fragiliserait un équilibre déjà précaire dans la sous-région. La balle est désormais dans le camp de Ouagadougou.