Après plusieurs années d’un mutisme presque total, l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, annonce son retour prochain sur la scène nationale. Dans une déclaration écrite rendue publique le 8 avril 2025, le leader du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) exprime sa volonté de rentrer « sans délai » au pays. Installé depuis un an en Afrique du Sud, où il travaillait sur une thèse relative aux relations sino-congolaises, Kabila invoque l’urgence de la situation sécuritaire et institutionnelle pour justifier son choix.
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Il dénonce une dégradation générale du pays, parlant d’une République « hors de contrôle » et gangrenée par une « déliquescence » dans tous les secteurs. S’il ne précise pas la date exacte de son retour, il affirme vouloir débuter par la partie orientale de la RDC, théâtre de violences chroniques. « C’est là qu’il y a péril en la demeure », déclare-t-il, après avoir consulté divers acteurs politiques, régionaux et internationaux.
Cette sortie intervient au lendemain de la rentrée politique du PPRD, qui a refusé de participer aux consultations initiées par le président Félix Tshisekedi en vue de former un gouvernement d’union nationale. Le retour de Kabila survient donc à un moment particulièrement tendu pour le pouvoir en place.
S’il reste vague sur ses intentions politiques, des spéculations émergent déjà sur une possible collaboration avec l’Alliance Fleuve Congo (AFC) de Corneille Nangaa, en conflit avec les forces armées congolaises. À ce sujet, l’entourage de l’ex-président n’écarte pas l’hypothèse, se contentant d’un énigmatique : « C’est possible… »
Joseph Kabila, figure centrale de la RDC pendant près de deux décennies, s’apprête à renouer avec un pays en pleine tourmente.