L’Afrique du Sud se remet de l’une des histoires les plus glaçantes de ces dernières années : une mère, autrefois perçue comme une victime pleurant sa fille disparue, a été démasquée comme l’instigatrice d’une trahison atroce. Racquel Smith appelée Kelly, celle qui avait autrefois suscité la sympathie de la nation, est devenue le visage du crime impensable d’une mère.
Le 29 mai 2025, au tribunal de première instance de Saldanha Bay, la justice a enfin rendu son verdict dans cette affaire qui a bouleversé le pays. Racquel Smith et ses deux coaccusés ont été condamnés à la réclusion à perpétuité pour traite d’êtres humains, assortie de dix ans supplémentaires pour enlèvement. La décision du tribunal marque la fin tragique d’une affaire qui a débuté dans l’espoir et s’est terminée dans l’horreur.
De mère désespérée à criminelle impitoyable
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Lorsque Joshlin Smith, six ans, a disparu en février 2024, son visage, avec ses grands yeux verts et ses couettes innocentes, est devenu un symbole d’inquiétude nationale. Des affiches ont été placardées. Des recherches ont été lancées. Même des ministres se sont mobilisés, l’un d’eux offrant une récompense faramineuse d’un million de rands (54 000 dollars) pour son retour sain et sauf.
Mais derrière les appels du public et les supplications émouvantes de la mère, une sombre vérité se cachait. À mesure que les enquêteurs creusaient, les soupçons se sont accrus, révélant finalement que Joshlin n’avait pas disparu par accident. Elle avait été vendue par la personne même qui était censée la protéger. Il s’est avéré que Smith avait remis sa fille pour la modique somme de 20 000 rands, soit un peu plus de 1 000 dollars.
Une scène d’audience en Afrique du Sud
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Lors de sa condamnation, Racquel Smith n’a manifesté aucun signe de remords. Elle resta impassible, apparemment insensible à la nature accablante des conclusions du tribunal. Le juge Nathan Erasmus, qui présidait le procès, n’a pas mâché ses mots en prononçant la peine maximale. Le message était clair : l’Afrique du Sud ne tolérera pas la marchandisation des enfants.
Malgré la condamnation, le corps de Joshlin n’a jamais été retrouvé. L’absence de réconciliation ajoute une dimension tragique à une histoire déjà bouleversante. Pour beaucoup, cette lourde peine est un maigre réconfort face à une perte inimaginable.