Après près de quatre ans de procès, la Cour Pénale Internationale (CPI) a rendu son verdict tant attendu : Al Hassan Ag Abdoul Aziz, ancien commissaire de la police islamique de Tombouctou, est reconnu coupable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Ce jugement marque une étape cruciale pour les nombreuses victimes des atrocités perpétrées pendant l’occupation de Tombouctou par les groupes armés d’Ansar Dine et d’Al Qaïda au Maghreb islamique.
Le procès, très suivi au Mali, a été un moment charnière pour la société civile, les leaders locaux et les associations de femmes, qui espéraient voir justice rendue. « C’est un sentiment de soulagement pour ces gens qui ont vécu des moments difficiles, » confie Salaha Maiga, leader de la jeunesse de Tombouctou. Cette déclaration reflète l’espoir et l’attente d’une justice enfin réalisée pour les victimes.
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À Tombouctou, les souvenirs des exactions restent vifs. Sous les ordres d’Al Hassan Ag Abdoul Aziz, de nombreuses personnes ont subi la torture, le mariage forcé, le viol et des punitions publiques. Aujourd’hui, ces victimes et leurs familles demandent justice. « Au moins, on voit qu’il y a un procès. Il y a quelqu’un qui est présent et qui est coupable. J’insiste sur le fait qu’il n’y a pas d’impunité. Il faut punir, parce que tout ce qui a été fait est inhumain, » déclare Haidara Djénéba, responsable d’une organisation de femmes au Mali.
Avec la culpabilité d’Al Hassan Ag Abdoul Aziz désormais établie, la question de la peine se pose. Margot Tedesco, porte-parole de la CPI, explique que les juges demanderont l’avis des représentants légaux des victimes, du bureau du procureur et de la défense pour déterminer la sentence.
Le procès, ouvert les 14 et 15 juillet 2020, a vu plus de 70 témoins et les représentants légaux des 2196 victimes déclarées prendre la parole. Ce verdict est un signal fort contre l’impunité et une reconnaissance des souffrances endurées par les victimes, marquant une victoire importante pour la justice internationale et les droits de l’homme.