Les tensions diplomatiques entre l’Algérie et la France prennent une tournure plus aiguë avec la décision d’Alger de suspendre l’exemption de visas pour les Français détenteurs de passeports diplomatiques. Cette mesure de réciprocité fait suite à la suspension par Paris du même régime pour les Algériens. La crise, en gestation depuis plus de neuf mois, s’enracine désormais dans une série d’expulsions croisées de fonctionnaires.

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Le ministère algérien des Affaires étrangères a dénoncé la remise en cause unilatérale, par la France, de l’accord bilatéral de 2013, élargi à l’origine à l’initiative française pour inclure les passeports de service. Alger affirme n’avoir reçu aucune notification officielle par voie diplomatique et déplore le non-respect des usages en vigueur entre États. Le chargé d’affaires de l’ambassade de France à Alger aurait même nié toute directive formelle de Paris.

La France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, justifie le durcissement de sa position par une série d’expulsions jugées « injustifiées » de fonctionnaires français, consécutives à l’affaire controversée de l’arrestation en France d’un agent consulaire algérien impliqué dans l’enlèvement présumé d’un influenceur.

Dans une spirale de représailles, les deux capitales ont respectivement renvoyé douze agents diplomatiques. La situation s’est encore tendue avec le rappel de l’ambassadeur de France à Alger et l’annonce du refoulement systématique des détenteurs de passeports diplomatiques sans visa.

Au cœur de cet imbroglio, les principes de réciprocité et de souveraineté sont brandis par les deux parties, mettant à mal une relation déjà fragile. Cette nouvelle escalade souligne l’urgence d’un dialogue diplomatique franc, fondé sur la transparence, le respect mutuel et la préservation des intérêts communs.