Près de neuf mois après le coup d’État d’août 2023, l’ancien président gabonais Ali Bongo Ondimba et sa famille ont enfin reçu un certain soulagement. Le dirigeant déchu, ainsi que son épouse Sylvia Bongo et son fils Noureddin Bongo Valentin, ne sont plus sous surveillance militaire au Gabon. Ils sont désormais partis en exil en Angola, marquant un changement majeur dans la transition en cours du pays.

Selon plusieurs sources diplomatiques, la famille a été discrètement évacuée du Gabon dans la nuit du jeudi 15 au vendredi 16 mai 2025 à bord d’un vol spécial organisé par l’Angola. Leur destination : Luanda, où ils ont atterri en toute sécurité après des mois de surveillance et de détention.

Une médiation menée par le président par intérim de l’Union africaine

L’homme derrière cette percée diplomatique est le président angolais João Lourenço, qui est également actuellement président par intérim de l’Union africaine (UA). Après une visite très médiatisée à Libreville, au cours de laquelle il a rencontré Ali Bongo lui-même, les discussions ont rapidement dégénéré.

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Peu après sa visite, les autorités de transition du Gabon ont assoupli leur position. Ils ont transféré Sylvia et Noureddin de la prison vers une résidence surveillée. C’est la signe que les négociations portaient leurs fruits.

Cette décision coïncide avec la réintégration du Gabon au sein de l’Union africaine le 30 avril 2025, après sa suspension après le coup d’État militaire du 30 août 2023. L’UA avait exigé non seulement un retour à l’ordre politique mais aussi la protection de l’ancienne famille présidentielle, comme condition de réadmission. Le départ des Bongo vers l’Angola s’inscrit parfaitement dans ce cadre de désescalade.

Questions sans réponse sur les procédures judiciaires contre Ali Bongo

Bien que cette évolution soit indéniablement positive pour la famille Bongo, elle ne met pas fin à l’incertitude entourant leur situation juridique. Le gouvernement militaire gabonais n’a pas officiellement confirmé si les poursuites judiciaires contre Sylvia et Noureddin seront abandonnées ou poursuivies depuis l’étranger.

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Tous deux étaient accusés de détournement de fonds publics et de corruption, et leurs avocats avaient publiquement dénoncé leurs conditions de détention, les qualifiant d’« inhumaines et arbitraires ». Le régime militaire a toujours nié ces allégations, affirmant que justice était rendue.

Pour l’instant, l’Angola leur offre un refuge sûr, et la communauté internationale observe attentivement si cet exil est temporaire ou permanent.

Le départ discret de la famille Bongo intervient alors que le Gabon continue de traverser une transition politique complexe, le gouvernement dirigé par l’armée recherchant à la fois une légitimité nationale et une reconnaissance internationale. L’exil d’Ali Bongo, qui a dirigé le Gabon de 2009 jusqu’à son éviction en 2023, marque la fin symbolique d’une époque dominée par la dynastie Bongo.