Le 28 mai 2025 marque un tournant majeur dans la trajectoire politique de Barthélémy Dias. L’ancien maire de Dakar, déchu en décembre 2024 suite à sa condamnation dans l’affaire Ndiaga Diouf, a choisi cette date pour opérer une véritable résurgence politique. En marge du Dialogue national organisé à Diamniadio, il a préféré le décor populaire du Fun City de Dakar pour lancer son nouveau mouvement : « Sénégal Bi Nu Bokk », littéralement « le Sénégal qui nous appartient ».
Lire aussi : Kenya : Décès de Ngũgĩ wa Thiong’o, figure majeure de la décolonisation des esprits
Dans une ambiance volontairement dissidente, Dias a dénoncé les institutions qu’il juge déconnectées des réalités sociales. Loin d’être une simple posture de contestation, ce positionnement s’appuie sur des épreuves personnelles : sa radiation de l’Assemblée nationale, la perte tragique de son garde du corps, Bassirou Diop, et son isolement politique. Pourtant, c’est précisément dans cette série de revers qu’il puise la force d’un nouveau départ.
La création de ce mouvement marque aussi une rupture nette avec son ancien mentor Khalifa Sall. Barthélémy Dias trace désormais une voie autonome, fondée sur une stratégie d’ancrage populaire et une rhétorique axée sur les exclus du système : jeunes sans emploi, artisans marginalisés, femmes chefs de ménages précaires. Il entend leur offrir une voix, hors des cadres officiels.
En choisissant la confrontation plutôt que le consensus, Dias se positionne comme une alternative rebelle, déterminée à perturber l’équilibre des forces traditionnelles. « Sénégal Bi Nu Bokk » apparaît ainsi comme une plateforme d’initiatives citoyennes, au service d’un leadership de proximité. À l’horizon des prochaines joutes électorales, le défi sera de convertir cette dynamique protestataire en capital politique durable.