Deux ans après avoir mis fin au règne des Bongo par un coup d’État salué par une partie de la population, le général Brice Clotaire Oligui Nguema a remporté l’élection présidentielle du 5 avril 2025 avec 90,35 % des voix. Ces résultats provisoires, proclamés par le ministère de l’Intérieur, témoignent d’une victoire écrasante qui conforte sa position à la tête de l’État gabonais.

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Le scrutin, bien qu’entouré d’une certaine défiance, marque officiellement le retour du pays à un ordre constitutionnel. Il clôture une transition militaire ouverte par la chute d’Ali Bongo en août 2023, après plus d’un demi-siècle de domination familiale. L’ancien Premier ministre Alain Claude Bilie-by-Nze, candidat du régime déchu, n’a recueilli que 3,02 % des suffrages.

Les autorités assurent que le vote s’est déroulé dans le calme et la transparence. Cependant, certains électeurs ont dénoncé des irrégularités, et des observateurs ont critiqué des réformes électorales taillées sur mesure pour favoriser le pouvoir en place.

Ancien chef de la Garde républicaine, Brice Oligui Nguema, 50 ans, incarne une figure paradoxale : homme du sérail, proche d’Omar Bongo, mais désormais chantre de la rupture. Son parcours militaire, ses liens étroits avec les hautes sphères du pouvoir, puis sa mise à l’écart sous Ali Bongo, ont forgé une trajectoire singulière.

Le nouveau président hérite d’un pays riche en pétrole mais en proie à de profondes fragilités : pauvreté persistante, dette élevée, infrastructures délabrées. Il promet une gouvernance assainie, rompant avec les pratiques du passé. Les Gabonais attendent désormais des actes forts à la hauteur des espoirs suscités par cette alternance historique.