Dans un geste présenté comme une avancée vers la réconciliation nationale, les autorités burkinabè ont accordé une grâce présidentielle à vingt et un militaires condamnés pour leur implication dans le coup d’État manqué du 16 septembre 2015. Cette décision, officialisée par un décret signé par le capitaine Ibrahim Traoré, découle de la loi d’amnistie adoptée en décembre 2024 par l’Assemblée législative de transition.
Un choix motivé par la cohésion nationale
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Parmi les bénéficiaires de cette mesure figurent plusieurs officiers de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), jadis force d’élite sous Blaise Compaoré, dissoute après l’échec du putsch. Le capitaine Oussène Zoumbri et le lieutenant Relwindé Compaoré, connus pour leur engagement militaire, notamment lors d’opérations au Mali, font partie des militaires graciés. D’autres officiers et sous-officiers impliqués à différents degrés dans la tentative de renversement du gouvernement de transition dirigé par Michel Kafando sont également concernés.
Un retour sous conditions dans l’armée
Si cette grâce leur ouvre les portes d’une réintégration dans les forces armées, elle ne s’accompagne ni de reconstitution de carrière ni d’indemnités financières. Leur retour se fera donc sans les avantages liés à leur ancienneté. Cette décision, selon les autorités, vise à solder les différends du passé tout en renforçant les effectifs militaires, alors que le Burkina Faso reste confronté à une menace terroriste persistante. Une initiative qui, bien qu’annoncée sous le signe de l’unité nationale, ne manquera pas de susciter des réactions au sein de l’opinion publique.