Colère à Abidjan ? Ce qu’Ousmane Sonko aurait dit à Ouattara

La récente visite du Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko en Côte d’Ivoire, censée renforcer la coopération bilatérale entre Dakar et Abidjan, a pris une tournure plus tendue qu’anticipée. Un épisode en particulier a suscité des remous au sommet de l’État ivoirien : une entrevue nocturne et non officielle entre Ousmane Sonko et l’ancien président Laurent Gbagbo, figure majeure de l’opposition ivoirienne. Une démarche qui aurait irrité le président Alassane Ouattara, selon des sources proches du palais présidentiel.

Officiellement accueilli à Abidjan par le Premier ministre Robert Beugré Mambé, Ousmane Sonko a mené plusieurs échanges avec les autorités locales. Aucun détail n’a filtré sur la teneur des discussions, mais la visite s’est déroulée sous le signe du renforcement des relations sous-régionales. Cependant, en marge de ce programme formel, Sonko aurait discrètement rencontré Laurent Gbagbo à son domicile privé. Cette rencontre, absente de son agenda officiel, a été révélée par des sources médiatiques ivoiriennes.

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La réaction du président Alassane Ouattara ne se serait pas fait attendre. L’entourage du chef de l’État rapporte une vive contrariété, exprimée dès qu’il fut informé de cette visite impromptue. Ce qui a particulièrement déplu au président ivoirien, ce n’est pas tant l’acte en lui-même que le fait que ses collaborateurs n’en aient pas anticipé les implications, ni alerté les services compétents à temps.

Cette tension intervient dans un contexte politique particulièrement sensible en Côte d’Ivoire. À l’approche de la présidentielle, l’opposition, emmenée par Laurent Gbagbo, conteste vigoureusement la composition de la liste électorale et demande la réintégration de plusieurs leaders politiques écartés, tels que Guillaume Soro, Charles Blé Goudé et Tidjane Thiam. Tous sont frappés par des décisions judiciaires ou administratives, les empêchant de concourir. Le climat est donc à la méfiance, et chaque geste symbolique est scruté avec attention.

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La visite de Sonko à Gbagbo, en ce sens, a été perçue comme un acte politique fort, voire comme une prise de position indirecte en faveur de l’opposition ivoirienne. Bien que Sonko n’ait fait aucune déclaration publique à ce sujet, sa démarche résonne fortement dans les sphères politiques locales.

Reste la question fondamentale : le président Ouattara pouvait-il, ou devait-il, empêcher un dirigeant étranger de s’entretenir avec une figure politique locale ? Historiquement, plusieurs responsables internationaux ont rencontré Laurent Gbagbo lors de leurs séjours à Abidjan, sans provoquer d’incidents diplomatiques notables. La colère du chef de l’État ivoirien pourrait donc apparaître comme excessive, voire révélatrice de la nervosité ambiante à l’approche d’échéances électorales cruciales.

Au final, cette visite nocturne d’Ousmane Sonko, anodine en apparence, révèle les tensions souterraines d’un pays encore fragilisé par ses clivages internes. Elle confirme aussi l’importance du poids symbolique des gestes politiques dans les relations diplomatiques africaines.

 

 

 

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