Le Cadre stratégique permanent pour la défense du peuple de l’Azawad (CSP-DPA) a exprimé son « incompréhension » face aux réactions du Sénégal et de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) concernant les récents affrontements à Tinzaouatène. Dans un communiqué publié le 6 août, l’organisation politico-militaire, issue des mouvements signataires de l’ex-accord d’Alger, a contesté les accusations de terrorisme portées contre elle.

Selon le CSP-DPA, ses forces étaient en mission pour protéger les populations civiles déplacées à Tinzaouatène lorsqu’elles ont été « délibérément attaquées » par des mercenaires russes du groupe Wagner, accompagnés de l’armée malienne. L’organisation affirme s’être défendue contre cette attaque et rejette catégoriquement les accusations de terrorisme.

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Le communiqué du CSP-DPA exprime une forte incompréhension face à la réaction du Sénégal et de la Cédéao, qu’il accuse de méconnaissance ou de déni des réalités sur le terrain. L’organisation critique également le silence de la communauté internationale et des États africains face aux « crimes graves commis sur des civils par des mercenaires internationaux employés par les putschistes de Bamako. » Le CSP-DPA va jusqu’à accuser le pouvoir de Bamako et les mercenaires russes de Wagner de mener une « épuration ethnique » contre certaines communautés de l’Azawad et du centre du Mali.

Le CSP-DPA appelle le Sénégal, la Cédéao et les autres acteurs internationaux à reconsidérer leur position et à analyser plus finement la situation pour éviter de contribuer aux amalgames nuisibles à la paix dans la sous-région. L’organisation exhorte la Cédéao à se concentrer sur le retour à l’ordre constitutionnel au Mali, la libération des prisonniers politiques, et le retrait des mercenaires, plutôt que de soutenir les violations des droits de l’Homme par Bamako.

Dans un communiqué publié le 5 août, la Cédéao avait exprimé sa vive préoccupation face à la détérioration de la situation sécuritaire au Mali, condamnant fermement les violences à Tinzaouatène qui ont coûté la vie à plusieurs soldats maliens. L’institution régionale a exprimé son soutien au Mali et sa désapprobation de toute ingérence étrangère menaçant la paix en Afrique de l’Ouest.

De son côté, le Sénégal avait également condamné l’attaque, qualifiant les groupes impliqués de terroristes, et renouvelé sa solidarité avec le gouvernement malien. Dakar avait présenté ses condoléances aux familles des victimes et souhaité un prompt rétablissement aux blessés.

Cette série de déclarations et de contre-déclarations souligne la complexité et la sensibilité des tensions actuelles dans la région, mettant en évidence la nécessité d’une compréhension plus approfondie et d’un engagement constructif pour la paix et la stabilité.