À l’aube de l’élection présidentielle ivoirienne de 2025, les ambitions de Jean-Louis Billon s’entrechoquent avec la réalité politique d’un PDCI-RDA rassemblé autour de Tidjane Thiam. Alors que ce dernier incarne, aux yeux de nombreux militants, le renouveau tant attendu du parti, le député de Dabakala s’enlise dans une posture de dissidence assumée, espérant tirer profit d’un éventuel désistement constitutionnel du président du parti.

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Mais à vouloir trop tôt forcer le destin, Jean-Louis Billon semble avoir compromis ses chances. Sa stratégie, faite de sorties polémiques et de déclarations d’indépendance, apparaît moins comme un plan d’ascension que comme une auto-marginalisation. En se posant en rival direct de Tidjane Thiam, il oublie que l’électorat interne du PDCI-RDA demeure largement fidèle à ce dernier. S’ériger en adversaire frontal du leader charismatique revient à rompre le lien avec la base militante.

L’ombre du président Bédié, décédé en 2023, plane toujours sur les équilibres internes. C’est lui qui, après les velléités de Billon de voir les anciens céder la place à la jeunesse, avait discrètement sonné le glas des ambitions de l’ancien ministre. Depuis, cette mise à l’écart semble se prolonger sous la présidence Thiam.

En tentant de s’imposer sans légitimité interne, Jean-Louis Billon court le risque de se retrouver esseulé. Même dans l’hypothèse  encore improbable d’un empêchement de Tidjane Thiam, il n’est nullement certain que le parti le choisisse comme plan B. Au contraire, sa posture de franc-tireur pourrait conduire à l’émergence d’un autre profil plus consensuel.

Dans cette course à la présidentielle, Billon joue sa dernière carte. Mais au sein d’un parti aussi structuré que le PDCI-RDA, l’ambition personnelle ne suffit pas : il faut l’onction du parti. Et celle-ci, manifestement, lui échappe.