Coup de tonnerre dans la sphère politique ivoirienne. La procédure de délivrance du certificat de nationalité de Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA et candidat déclaré à la présidentielle de 2025, a été suspendue par la justice. L’annonce, faite à travers une ordonnance rendue par la juge Aminata Touré du Tribunal de Première Instance d’Abidjan, suscite un vif émoi dans l’opinion publique.
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Selon le document judiciaire, une action est en cours devant le tribunal pour contester la nationalité ivoirienne de M. Thiam. En attendant que cette affaire soit tranchée, la justice a décidé de surseoir à la délivrance du certificat, pièce indispensable pour toute candidature à l’élection présidentielle. Le gel de la procédure n’équivaut toutefois pas à un rejet définitif : la demande reste en suspens, en attente d’un jugement sur le fond du litige.
Cette décision intervient dans un contexte politique particulièrement tendu. Certains observateurs y voient une tentative voilée d’écarter un adversaire de poids, alors que l’échéance électorale d’octobre 2025 approche. Le camp présidentiel, quant à lui, n’a pas encore réagi officiellement.
Né à Abidjan, Tidjane Thiam est issu d’une lignée éminente : petit-fils du président Félix Houphouët-Boigny, il fut ministre sous Henri Konan Bédié avant de briller sur la scène financière internationale. De retour après deux décennies d’absence, il a renoncé à sa nationalité française pour s’engager pleinement en politique dans son pays natal.
Le bras de fer judiciaire qui s’engage pourrait bien peser lourd dans le climat préélectoral. En Côte d’Ivoire, le débat sur la nationalité reste, plus que jamais, un enjeu brûlant.