Le climat politique s’échauffe à l’approche de la présidentielle d’octobre 2025 en Côte d’Ivoire. Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), Tidjane Thiam, vient de franchir une nouvelle étape dans sa contestation de son exclusion de la liste électorale. L’opposant a officiellement saisi le Comité des droits de l’homme des Nations Unies pour faire valoir ses droits civils et politiques, invoquant une injustice manifeste.
Cette décision, rendue publique par un communiqué du PDCI, intervient après des semaines de bras de fer juridique et politique. La Commission électorale indépendante (CEI) a publié la liste définitive des électeurs, excluant plusieurs figures majeures de l’opposition, notamment Tidjane Thiam, Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé. Une situation qui fait craindre une élection non inclusive, selon l’opposition.
Lire aussi : Burkina Faso : Les autorités imposent la diffusion gratuite des chaînes nationales sur Canal+
La radiation de Tidjane Thiam découle d’un litige autour de sa double nationalité. Lors de son enrôlement, l’ancien directeur général de Credit Suisse détenait encore la nationalité française, bien qu’il ait par la suite renoncé à cette dernière. La Constitution ivoirienne ne reconnaissant pas la double nationalité pour les candidatures électorales, la justice a invalidé son inscription, malgré la reconnaissance officielle de sa nationalité ivoirienne par le ministère de la Justice.
L’opposition dénonce un traitement politique et appelle à une ultime révision de la liste électorale pour garantir un scrutin équitable. Elle exige que tous les principaux leaders exclus soient réintégrés, soulignant que des milliers d’Ivoiriens sont également écartés du processus pour des raisons administratives jugées arbitraires.
De son côté, la CEI campe sur sa position, affirmant que la liste électorale est désormais close. Une posture qui renforce les inquiétudes autour de la transparence et de l’équité du prochain scrutin.
En saisissant les Nations Unies, Tidjane Thiam entend internationaliser son combat, estimant que ses droits fondamentaux ont été bafoués. Le Comité des droits de l’homme, compétent pour juger de telles requêtes en vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, pourrait être amené à se prononcer sur cette affaire dans les mois à venir.
Cette démarche pourrait avoir des répercussions diplomatiques et relancer le débat sur les conditions d’organisation du scrutin en Côte d’Ivoire. Elle met aussi en lumière les tensions persistantes entre pouvoir et opposition, dans un contexte politique où la crédibilité des institutions électorales est régulièrement remise en cause.
À quelques mois de l’élection, l’exclusion de figures de premier plan comme Thiam ou Gbagbo risque d’alimenter la contestation et de fragiliser davantage le climat politique. Le regard de la communauté internationale est désormais tourné vers Abidjan.