Dans une intervention vidéo diffusée le 16 août 2024, Moussa Mara, ancien Premier ministre du Mali, a sévèrement critiqué l’attitude de l’Ukraine dans la crise du nord malien, tout en appelant les autorités maliennes à maintenir une position neutre vis-à-vis des puissances étrangères.
L’ex-Premier ministre a fermement soutenu la décision du Mali de rompre ses relations diplomatiques avec Kiev, accusant l’Ukraine d’avoir trahi le pays en soutenant les rebelles du Cadre stratégique permanent pour la défense du peuple de l’Azawad (CSP-DPA) lors des affrontements de juillet contre l’armée malienne et ses alliés russes. Selon Mara, les actions ukrainiennes contre les intérêts maliens sont une forme de prise de parti inacceptable.
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La rupture des relations diplomatiques a été précipitée par une déclaration du porte-parole du renseignement ukrainien et confirmée par l’ambassadeur ukrainien à Dakar, affirmant que l’Ukraine avait fourni un soutien aux rebelles. Mara, en réponse, appelle à une condamnation générale de l’Ukraine en Afrique, affirmant que ce comportement doit être dénoncé et que des mesures diplomatiques doivent être prises pour faire reconnaître cette attitude déplorable.
En parallèle, Moussa Mara a mis en garde contre l’importation de conflits étrangers sur le sol malien, conseillant aux autorités de s’abstenir de prendre des décisions géopolitiques basées sur des émotions. Il préconise un retour à la stratégie de non-alignement, considérée comme la meilleure voie pour le Mali, un pays aux nombreux défis internes.
Mara a également exprimé des préoccupations concernant la détérioration de la situation sécuritaire au Mali, soulignant la nécessité d’une approche basée sur le renseignement en complément des moyens militaires pour lutter contre le terrorisme. Selon lui, bien que les ressources armées soient cruciales, l’intelligence est essentielle pour vaincre le terrorisme.
Critiquant la prolongation de la période de transition politique, Mara a évoqué son initiative de janvier 2024 visant à « sauver la transition », qui selon lui n’a pas été suivie. Il appelle à une action décisive pour sortir de la crise actuelle et conclut en appelant à l’unité nationale. « Il est crucial que nos autorités prennent la mesure de la situation et agissent pour sortir enfin de cette crise. La transition doit réussir, mais elle doit aussi se terminer, » affirme-t-il.