Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andrii Sybiha, a récemment échangé avec son homologue ivoirien, Kacou Houadja Léon Adom, dans le cadre du renforcement des relations entre l’Ukraine et la Côte d’Ivoire. Cet entretien s’inscrit dans la dynamique des discussions entamées entre les présidents Volodymyr Zelensky et Alassane Ouattara.
Sur le réseau social X, Andrii Sybiha a déclaré que les deux pays avaient convenu de donner un « nouvel élan » à leur coopération. Il a également exprimé sa gratitude envers Abidjan pour son soutien et a invité le chef de la diplomatie ivoirienne à effectuer une visite officielle en Ukraine.
Une Diplomatie Scrutée de Près
Ce rapprochement survient dans un contexte tendu, où l’Ukraine tente d’élargir son influence en Afrique, tandis que certains pays du Sahel, comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, ont récemment rompu leurs relations avec Kiev. Ces États accusent l’Ukraine d’avoir soutenu des groupes armés opérant dans le nord du Mali, notamment les rebelles indépendantistes de l’Azawad.
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Commandez MaintenantEn juillet 2024, ces accusations ont pris de l’ampleur après des affrontements près de Tinzaouatine, où les autorités maliennes ont affirmé que le renseignement militaire ukrainien (GUR) avait fourni une assistance stratégique aux insurgés. Cette situation a conduit les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et du Niger à dénoncer, par une lettre adressée à l’ONU le 19 août 2024, le « soutien ouvert et assumé du gouvernement ukrainien au terrorisme international, en particulier au Sahel ».
L’Invitation Ukrainienne, un Défi pour Abidjan
Si la Côte d’Ivoire accepte l’invitation à Kiev, cela pourrait être interprété comme une prise de position en faveur de l’Ukraine, dans un contexte international marqué par la guerre avec la Russie. Une telle décision pourrait susciter des réactions mitigées, notamment parmi ses voisins sahéliens et au sein de la Confédération des États du Sahel (AES).
Kiev poursuit actuellement une politique de rapprochement avec l’Afrique, multipliant l’ouverture d’ambassades et les initiatives diplomatiques. Cependant, cette stratégie suscite des interrogations sur ses véritables intentions : volonté sincère de coopération ou manœuvre visant à affaiblir l’influence russe sur le continent ?
Face à ces enjeux, la Côte d’Ivoire devra peser avec précaution ses choix diplomatiques afin de préserver la stabilité régionale et ses relations avec ses partenaires traditionnels.