Le fossé diplomatique entre le Mali et l’Algérie continue de se creuser. Le mardi 8 avril 2025, une centaine de jeunes maliens ont manifesté devant l’ambassade d’Algérie à Bamako, exprimant leur colère face à ce qu’ils qualifient « d’agressions » de la part d’Alger. En toile de fond : la destruction, fin mars, d’un drone militaire malien par la défense aérienne algérienne, selon les autorités de Bamako.

Encadrée par les forces antiémeute, la manifestation, organisée par le collectif  Sentinelle debout pour le Mali, s’est déroulée dans une atmosphère tendue mais contrôlée. Les slogans hostiles à l’Algérie ont fusé, désignant le pays voisin comme un « État terroriste », tandis que l’armée malienne et l’Alliance des États du Sahel (AES) étaient glorifiées par les participants.

Lire aussi : Tensions Alger-Bamako : La CEDEAO s’en mêle !

L’incident a eu des répercussions immédiates : rappels d’ambassadeurs, fermeture réciproque de l’espace aérien, échanges de communiqués offensifs. Bamako accuse Alger d’un acte hostile et prémédité, tandis que l’Algérie, s’appuyant sur ses radars, affirme que le drone malien a violé son espace aérien. Le ton est monté d’un cran avec l’implication de Ouagadougou et Niamey, alliés du Mali au sein de l’AES, qui ont à leur tour rappelé leurs ambassadeurs à Alger.

Dans cette surenchère verbale, l’Algérie dénonce une attitude « belliqueuse » et met en garde contre une instrumentalisation stratégique de la crise par le Mali. De leur côté, des opposants maliens en exil fustigent « une politique étrangère opaque » menée par la junte, estimant que cette diplomatie de confrontation isole davantage le pays.

Au-delà de la rhétorique, cette tension pose un risque pour la stabilité régionale. Entre accusations de collusion avec des groupes terroristes, confrontations militaires indirectes et rupture du dialogue diplomatique, le climat est plus que jamais explosif.