Depuis quelques jours, l’Église Pentecôte du Togo est plongée dans une crise financière profonde, marquée par des accusations de détournement des offrandes par ses pasteurs et diacres. « Nos dirigeants vivent dans le luxe, abandonnant leurs fidèles dans la misère. Le véhicule du président national n’est pas à moins de 40 millions de francs. Ils détournent nos offrandes et font la belle vie », déclare un fidèle lors d’une manifestation.

Au lieu de résoudre ces problèmes, les responsables de l’église ont choisi de menacer et d’écarter les voix dissidentes. L’apôtre Dogbovi Komlan, secrétaire général national de l’Église Pentecôte et considéré comme le meneur du mouvement, a été suspendu de ses fonctions par une note circulaire Ref.235 EPT/SE/2024, signée par le président national le 26 avril 2024. Il est accusé de soulever les fidèles et de créer des dysfonctionnements graves. Depuis lors, les fidèles réclament sa réintégration.

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Pour étouffer les contestations, la police a été déployée dans les églises le dimanche 21 juillet 2024, avec des agents postés autour de l’église mère pour maintenir l’ordre. Cependant, ce dimanche 28 juillet 2024, jour du Christ, les fidèles ont intensifié leur mobilisation avec des manifestations de grande ampleur dans plusieurs églises. Les manifestants scandaient des slogans tels que « Nous ne voulons personne, c’est Dogbovi (SG) que nous voulons » et appelaient à la suspension du culte.

Des images des temples d’Apedokoè, Bè-Kpota, et Notsè montrent des fidèles en train de ramasser des chaises pour vider les temples, tandis que des attroupements se formaient dans les cours des églises. Le temple de Lom-Nava était pratiquement vide, un fait inhabituel pour un dimanche.

Plusieurs pasteurs ont déjà démissionné de l’église, dont le pasteur Etou et l’évangéliste Noumonvi. Une pétition lancée par les fidèles la semaine dernière exige le départ immédiat des diacres impliqués, la publication des résultats des enquêtes de l’église contre Dogbovi, l’arrêt des abus de pouvoir, le rejet de la nouvelle constitution et la condamnation de la présence policière dans l’église.

Cette crise démontre à quel point certains pasteurs transforment leur église en fonds de commerce, n’hésitant pas à escroquer leurs fidèles avec des messes de guérison payantes. Des cas de viol et d’adultère sont également signalés dans ces « maisons de Dieu ». La situation malheureuse et honteuse appelle à une réforme profonde et une véritable transparence pour restaurer la confiance des fidèles et l’intégrité de l’Église Pentecôte du Togo.