L’impact de la récente augmentation des tarifs de l’électricité au Togo commence à se faire sentir bien au-delà des compteurs. Le Syndicat National des Exploitants de Moulins, Pétrins et Aiguisoirs du Togo (SYNEMPATO) a annoncé ce mercredi une revalorisation générale de ses prestations. Un coup dur pour les consommateurs, déjà fragilisés par une inflation persistante et un système de facturation électrique largement décrié.
Dans une déclaration officielle, le secrétaire général du syndicat, Kodjovi Senko, a justifié cette décision par « l’explosion du coût de l’électricité, la montée en flèche des prix des pièces de rechange, et la nécessité de sortir de la précarité un secteur historiquement négligé ». Selon le SYNEMPATO, ces nouveaux tarifs ont été entérinés lors des récentes assemblées générales du syndicat.
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Parmi les nouveaux prix annoncés :
La mesure de maïs (ou galikou) passe à 250 F CFA,
Celle de maïs germé à 200 F CFA,
La bassine de fécule de manioc à 500 F CFA,
La mesure de piment à 800 F CFA,
Celle d’arachide à 750 F CFA,
La mesure de mil germé grimpe à 1 000 F CFA,
Le pétrin pour un sac de farine atteint 1 600 F CFA,
L’aiguisoir, selon le type, coûte désormais entre 1 000 et 2 500 F CFA.
Le syndicat met en garde : toute tentative de maintien des anciens tarifs sera sanctionnée d’une amende de 20 000 F CFA.
Cette décision intervient dans un climat social déjà tendu. Depuis la généralisation du système de facturation prépayée de la Compagnie Énergie Électrique du Togo (CEET), les plaintes se multiplient. Nombre d’abonnés dénoncent une tarification opaque, où des recharges de 2 320 F CFA ne permettent parfois d’accéder à aucun kilowattheure. Une situation vécue comme une injustice, exacerbant le sentiment d’impuissance face à la vie chère.
L’augmentation des tarifs des meuniers, acteurs clés du quotidien des ménages togolais, pourrait donc aggraver une situation socio-économique déjà préoccupante. En alourdissant le coût de produits de première nécessité comme le maïs, le manioc ou encore le blé, cette revalorisation risque de peser lourdement sur le panier de la ménagère et d’alimenter une contestation sociale latente.
À quelques mois d’échéances électorales sensibles, cette grogne pourrait prendre une tournure politique. Si la revalorisation des prestations du secteur meunier peut se comprendre d’un point de vue économique, sa mise en œuvre brutale, dans un contexte d’inflation et de crise énergétique, risque d’exacerber les tensions et de fragiliser davantage le tissu social togolais.
Pour l’heure, aucune réponse officielle du gouvernement n’a été émise. Mais sur les marchés et dans les quartiers populaires, la colère monte doucement.