Mercredi dernier, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a entamé une visite officielle en Turquie, la première depuis son accession au pouvoir en 2014. Cet événement marque un tournant majeur dans les relations entre Le Caire et Ankara, longtemps marquées par des tensions profondes. La rencontre entre Al-Sissi et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, porte sur des questions cruciales telles que la guerre à Gaza, l’escalade des tensions au Moyen-Orient, ainsi que le renforcement des relations bilatérales.

Lire aussi : Sénégal : Diomaye Faye révoque deux hautes autorités, les détails

L’un des points forts de cette visite réside dans le volet économique. Les deux dirigeants ambitionnent de porter leurs échanges commerciaux à 15 milliards de dollars, contre 10 milliards actuellement. Dans cette optique, une dizaine d’accords devraient être signés, couvrant divers secteurs stratégiques. Ces accords illustrent la volonté des deux nations de tourner la page des dissensions passées et de renforcer leurs partenariats économiques.

Le refroidissement des relations entre l’Égypte et la Turquie remonte à l’éviction, en 2013, du président islamiste Mohammed Morsi par l’armée égyptienne. Morsi, membre des Frères musulmans, était soutenu par la Turquie, mais son mouvement est considéré comme terroriste et interdit en Égypte. Ce désaccord a envenimé les relations entre les deux pays pendant plusieurs années.

Cependant, un rapprochement progressif s’opère depuis quelques mois. En février dernier, Erdogan avait effectué une visite historique en Égypte, marquant sa première apparition dans le pays depuis plus d’une décennie. Aujourd’hui, la visite d’Al-Sissi en Turquie témoigne de la volonté commune des deux États de relancer leur coopération diplomatique et économique, dans un contexte régional de plus en plus instable.