Les transporteurs nigériens haussent le ton. Secouée par l’insécurité sur le corridor burkinabè, notamment après une attaque meurtrière ayant visé leurs collègues, l’Union des Travailleurs du Transport et Assimilés du Niger (Uttan) presse le régime militaire dirigé par le général Abdourahamane Tiani de rouvrir sans délai la frontière avec le Bénin.

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Pour Mahamadou Gamaté, secrétaire général de l’Uttan, la situation est devenue intenable. Le corridor via le Burkina Faso et le Togo, emprunté par défaut, est non seulement long et dangereux, mais expose quotidiennement les conducteurs à des risques de mort. « Le corridor béninois est plus court, plus sûr, et surtout plus économique », a-t-il plaidé avec fermeté, dénonçant le mutisme du pouvoir face au calvaire vécu par les transporteurs stationnés durant des mois dans des conditions dégradantes.

Plus qu’un appel à la raison économique, c’est un cri d’alarme humanitaire et professionnel que lance le syndicaliste. Il rappelle que le Bénin a rouvert unilatéralement sa frontière, mais que le Niger, de son côté, persiste à la maintenir fermée pour des raisons de sécurité. En cause : la méfiance de Niamey envers Cotonou, accusé d’héberger des bases militaires étrangères potentiellement hostiles au régime nigérien.

« Si les présidents Tiani et Talon ont un différend personnel, qu’ils nous en épargnent », s’indigne Gamaté. Une phrase qui résume l’exaspération d’un secteur clé pour l’économie nigérienne, pris en otage d’un bras de fer géopolitique.

Reste à savoir si cet appel pressant sera entendu. Car à travers la réouverture de la frontière, ce sont non seulement des milliers d’emplois qui sont en jeu, mais aussi la fluidité commerciale d’un pays enclavé, dépendant de ses accès au littoral pour sa survie économique.