Le 24 août 2024, la ville côtière de Winneba au Ghana a vibré au rythme de la campagne électorale du Congrès démocratique national (NDC). Des milliers de partisans se sont rassemblés, arborant les couleurs emblématiques verte, noire, rouge et blanche du parti, pour assister au lancement du manifeste de John Dramani Mahama, l’ancien président et candidat à la présidence pour les élections de 2024.
Mahama, qui a dirigé le Ghana de 2012 à 2017, a dressé un tableau critique de l’administration actuelle dirigée par Nana Akufo-Addo du Nouveau parti patriotique (NPP). Dans son discours, il a dénoncé la gestion de l’économie par le gouvernement sortant, évoquant les difficultés économiques croissantes, l’impunité, et la mauvaise gouvernance. « Les Ghanéens n’en peuvent plus des difficultés, de l’impunité, de la mainmise de l’État, de l’hypocrisie, des mensonges et de la mauvaise gouvernance infligés au cours des deux mandats de l’administration sortante », a-t-il affirmé.
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Le Ghana traverse une crise économique majeure, avec une inflation élevée et un chômage en forte augmentation, particulièrement chez les jeunes, un électorat clé du pays. En réponse à ces défis, le manifeste du NDC propose un programme ambitieux visant à créer des emplois, stabiliser la monnaie locale, le cedi ghanéen, et lutter contre la corruption par la mise en place de tribunaux spéciaux. Le parti a également promis la gratuité des frais de scolarité pour les étudiants de première année dans les universités publiques.
Mahama a qualifié l’administration actuelle de « plus grande escroquerie politique » depuis l’indépendance du Ghana en 1957. Il se prépare à affronter le vice-président Mahamudu Bawumia, candidat du NPP, dans une élection présidentielle qui s’annonce particulièrement disputée. Les deux candidats venant du nord du Ghana ajoutent une dimension régionale intéressante au scrutin.
Le NPP et le NDC dominent la scène politique ghanéenne, avec des bases régionales solides. Le président Akufo-Addo, dont le mandat arrive à expiration, laisse derrière lui un paysage politique divisé, où le prochain président devra relever des défis économiques et politiques de taille.