La Guinée-Bissau a franchi une étape significative en lançant une plateforme basée sur la technologie blockchain pour gérer les salaires de ses fonctionnaires, dans le but de renforcer la transparence et de lutter contre la corruption généralisée dans le pays. Le Fonds monétaire international (FMI) a salué cette initiative dans un communiqué publié mercredi.
La blockchain, technologie réputée pour son registre infalsifiable, permet de conserver la trace de toutes les transactions effectuées depuis son lancement. Une mission du FMI s’est rendue en Guinée-Bissau pour participer au lancement de cette solution innovante, destinée à améliorer la gestion de la masse salariale dans les ministères des Finances et de l’Administration publique.
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Selon Concha Verdugo-Yepes, cheffe de la mission du FMI, « alors que de nombreux pays utilisent la blockchain pour divers problèmes bancaires, la Guinée-Bissau est l’un des premiers à l’adopter pour la gestion structurelle des finances publiques. » Elle a souligné que la Guinée-Bissau est le premier pays fragile et le premier en Afrique subsaharienne à utiliser cette technologie pour une telle application.
La plateforme numérique mise en place garantit un ensemble fiable de données sur la masse salariale, intégrant des fonctionnalités de protection de l’intégrité des données et de surveillance des paiements de salaires et de pensions par les banques. Le FMI a exprimé l’espoir que cette innovation contribuera à restaurer la confiance dans les institutions fiscales et à réduire la perception de corruption publique.
Classée 158e sur 180 à l’indice de perception de la corruption de Transparency International en 2023, la Guinée-Bissau est confrontée à des défis majeurs en matière de gouvernance. Le pays, qui compte environ deux millions d’habitants, a connu une série de putschs et de crises politiques depuis son indépendance du Portugal en 1974.
Cette initiative technologique représente un pas important vers une meilleure gouvernance et une transparence accrue dans un pays où la corruption a longtemps entravé le développement et la stabilité. En adoptant la blockchain pour la gestion des salaires, la Guinée-Bissau pourrait servir de modèle pour d’autres nations cherchant à utiliser la technologie pour renforcer leurs systèmes publics et lutter contre la corruption.