Le chef de la transition guinéenne, Mamadi Doumbouya, a récemment consolidé son pouvoir en promouvant plusieurs officiers de l’armée au rang de général, tout en s’élevant lui-même au grade de général d’armée, le plus élevé dans la hiérarchie militaire. Cette annonce, faite par décret et rendue publique vendredi soir, coïncide avec la célébration du 66e anniversaire de l’armée guinéenne.
Mamadi Doumbouya, âgé de 43 ans, est devenu président à la suite d’un coup d’État survenu le 5 septembre 2021, qui a conduit au renversement de l’ancien président Alpha Condé. Sous son leadership, il a promis des réformes majeures dans un pays riche en ressources naturelles mais ayant souffert de décennies de gouvernance autoritaire. En janvier, il avait déjà été élevé à titre exceptionnel au rang de général de corps d’armée, contournant les étapes intermédiaires de la promotion militaire.
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Les récentes distinctions honorifiques reçues par Doumbouya, dont la Croix de guerre et la Grand-croix de l’ordre national du colatier, soulignent une tentative de légitimation de son régime auprès de la population et des forces armées. Cependant, la promesse initiale de rendre le pouvoir aux civils d’ici à fin 2024 semble de plus en plus incertaine, plusieurs membres du gouvernement ayant exprimé un soutien à une éventuelle candidature de Doumbouya lors des prochaines élections présidentielles.
Dans un contexte de tension politique, l’ancien président Alpha Condé a réagi en appelant les forces de défense et de sécurité à préserver la démocratie, exhortant l’armée à ne pas se rendre complice d’un régime qu’il qualifie de désastreux en matière de droits de l’homme et de libertés publiques. Ce climat politique tendu et cette militarisation croissante soulèvent des inquiétudes quant à l’avenir démocratique de la Guinée, alors que le pays aspire à une transition vers un gouvernement civil.