La transition politique en Guinée, dirigée par le général Mamadi Doumbouya depuis le coup d’État de septembre 2021, approche de son terme avec la publication du projet de Constitution. Publié en ligne dans la nuit, ce texte marque un tournant décisif en introduisant un système politique bicaméral et en limitant strictement la durée des mandats présidentiels.

Le projet de Constitution, qui doit être voté avant la fin de l’année et les élections à venir, instaure une Assemblée nationale et un Sénat, conformément à l’article 41. Cette nouvelle disposition témoigne d’une volonté de renforcer les institutions et d’assurer un équilibre des pouvoirs.

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L’article 44 précise que le mandat présidentiel sera de cinq ans, renouvelable une seule fois, en énonçant clairement que « nul ne peut exercer plus de deux mandats de président de la République ». Cependant, un flou demeure concernant l’actuel chef de la transition, Mamadi Doumbouya. Alors que la charte de la transition l’interdit de se présenter aux futures élections, cette restriction n’apparaît pas dans le nouveau texte, ouvrant potentiellement la voie à une candidature de sa part.

Ce projet de Constitution reprend également les dispositions progressistes de celle de 2020, notamment l’interdiction de la peine de mort et des mutilations génitales féminines, ainsi que la garantie des droits fondamentaux pour les personnes arrêtées ou inculpées. Malgré ces avancées, la situation reste tendue, comme en témoigne l’échec de la journée ville morte organisée par le Front national de défense de la Constitution (FNDC) pour exiger la libération de leurs leaders, Billo Bah et Oumar Sylla, arrêtés sans cadre juridique.

Malgré cet appel, la mobilisation a été faible, en raison de l’interdiction des manifestations et d’une présence policière massive. La Guinée se trouve donc à un carrefour, entre le désir de renouveau constitutionnel et les tensions qui subsistent au sein de la société civile.