Dans un tournant politique majeur, le Sénat de la République démocratique du Congo a approuvé, le 22 mai, la levée des immunités parlementaires de l’ancien président Joseph Kabila. Ce vote historique, marqué par 88 voix favorables contre seulement cinq oppositions et trois abstentions, ouvre la voie à des poursuites judiciaires sans précédent contre celui qui a dirigé la RDC pendant dix-huit ans.
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Joseph Kabila, devenu sénateur à vie après son départ du pouvoir en 2019, est désormais exposé à de graves accusations. La justice militaire l’accuse de trahison, de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, ainsi que de participation à un mouvement insurrectionnel en lien avec le groupe rebelle M23. Ce dernier est actif dans l’est du pays, où il mène une rébellion sanglante contre l’armée congolaise, avec, selon Kinshasa, le soutien du Rwanda.
À ce stade, l’ancien président n’a fait aucune déclaration publique. Ses partisans, regroupés au sein du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), crient à la manipulation politique. Selon eux, seule une réunion du Congrès — organe réunissant les deux chambres du Parlement pourrait légitimement décider de la levée de son immunité. Le porte-parole du parti, Ferdinand Kambere, dénonce une « chasse aux sorcières » orchestrée par le pouvoir en place.
Ce bras de fer judiciaire et politique s’inscrit dans un climat de tensions croissantes entre Joseph Kabila et l’actuel président Félix Tshisekedi, qui l’accuse ouvertement de soutenir l’insurrection armée dans le Nord-Kivu. Une affaire explosive qui pourrait redéfinir les équilibres du pouvoir à Kinshasa.