Le 23 mai 2025 restera une date mémorable dans l’histoire de l’intégration sahélienne. À Bamako, au Centre international de conférences, les Premiers ministres du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont officialisé la création de la Banque confédérale pour l’investissement et le développement (BCID-AES). Cette institution financière incarne la volonté des États de l’Alliance des États du Sahel (AES) de construire un avenir économique souverain, solidaire et intégré.
Un capital de départ ambitieux
Dotée d’un capital initial de 500 milliards de francs CFA (environ 7,62 milliards d’euros), la BCID-AES est appelée à devenir un pilier du développement régional. Il a été décidé que ce capital soit intégralement libéré avant le 30 septembre 2025, tandis que le reste du capital social devra être versé d’ici à fin 2028. Le lieu d’implantation du siège et les modalités de gouvernance seront tranchés par les chefs d’État de la confédération.
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Selon les déclarations officielles, la BCID-AES financera des projets dans des secteurs vitaux : infrastructures, énergie, agriculture, éducation. Pour Alousséni Sanou, ministre malien de l’Économie, cette banque « n’est pas seulement une institution financière, mais le bras armé de notre souveraineté économique ». Elle permettra aussi de structurer des chaînes de valeur locales, favorisant ainsi la transformation des ressources du Sahel sur place.
La jeunesse sahélienne au cœur du projet
Le ministre burkinabè, Dr Aboubakar Nacanabo, a souligné le potentiel humain et naturel de la région : 78 millions d’habitants dont 75 % de jeunes, et d’importantes ressources stratégiques (or, uranium, pétrole, manganèse, lithium). Il a insisté sur le fait que cette initiative offrira des millions d’emplois et renforcera l’espoir d’un développement inclusif.
Un symbole d’indépendance retrouvée
Dans son intervention, le Premier ministre malien, le général Abdoulaye Maïga, a rappelé que cette banque s’inscrit dans une dynamique confédérale de rupture avec les dépendances extérieures. « Nos enfants liront avec fierté ce tournant historique », a-t-il déclaré. Il a également mis en avant le rôle stratégique de la défense collective et de la stabilité pour sécuriser les investissements et protéger les populations.
Un projet à dimension géopolitique
Ali Mahaman Lamine Zeine, Premier ministre nigérien, a quant à lui salué une initiative qui « matérialise le pilier développement de la confédération ». Il a appelé à un engagement renforcé de tous les partenaires, locaux comme internationaux, pour valoriser les richesses naturelles du Sahel au profit des populations.
Une intégration confédérale en marche
La BCID-AES s’inscrit dans la vision portée par les présidents Assimi Goïta, Ibrahim Traoré et Abdourahamane Tiani, de bâtir une confédération solide, indépendante et résiliente. Le Général Maïga l’a souligné : l’AES agit comme un accélérateur du panafricanisme, en proposant des alternatives concrètes et souveraines aux modèles dominants.