Dans une démarche audacieuse, le Mali redessine l’identité de sa capitale, Bamako, par un vaste remaniement toponymique. Cette initiative, décrétée par les autorités, vise à effacer les vestiges coloniaux et à ancrer davantage les valeurs historiques et culturelles africaines dans l’espace public.

L’avenue CEDEAO, autrefois symbole des relations avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, devient l’avenue de l’AES, en hommage à l’Alliance des États du Sahel, un pilier de l’unité régionale. De même, la place France-Afrique, associée à une époque révolue, est rebaptisée place de la Confédération des États du Sahel, signifiant un tournant vers une indépendance affirmée.

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Les figures historiques nationales retrouvent aussi leur place : l’avenue Joost Van Vollenhoven porte désormais le nom du Général Moussa Traoré, tandis que la rue Faidherbe devient la rue Mamadou Lamine Dramé, honorant un héros africain de la résistance coloniale.

Ce renouveau s’étend au secteur académique. L’Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako adopte le nom de l’écrivain malien Yambo Ouologuem, célébré pour ses contributions littéraires. Parallèlement, l’Université des Sciences Juridiques et Politiques devient l’Université Kurukanfuga, une référence à la Charte de Kurukan Fuga, symbole de la tradition malienne. L’Institut national des Arts prend quant à lui le nom de Professeur Gaoussou Diawara, figure incontournable de la culture nationale.

Cette refonte toponymique n’est pas qu’un changement de noms. Elle reflète une volonté profonde de redéfinir l’identité malienne, de renouer avec son histoire et d’inspirer une fierté nationale. Par ce geste, Bamako affirme son rôle de capitale d’un Mali souverain, enraciné dans son héritage tout en regardant résolument vers l’avenir.