Le Niger reconnaît officiellement le haoussa comme langue nationale

Le Niger vient d’opérer un changement linguistique majeur qui redéfinit son identité nationale. La Charte de la refondation, promulguée récemment, consacre le haoussa comme nouvelle langue nationale, reléguant le français au simple statut de langue de travail. Cette décision marque la fin d’une ère et l’ouverture d’un nouveau chapitre dans la vie politique et culturelle du pays.

Parlé par la majorité des Nigériens, le haoussa s’impose comme un outil de cohésion. Il est omniprésent dans les échanges commerciaux, les médias et le quotidien des populations. Le choix de cette langue répond aux recommandations des assises nationales de février, qui visaient à reconstruire l’unité du pays autour de repères culturels endogènes.

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Le français, quant à lui, ne conserve plus qu’une fonction administrative. Parlé par moins de 15 % de la population, il symbolisait l’héritage colonial. Ce déclassement s’inscrit dans une dynamique de rupture assumée avec l’influence française. Après le retrait du Niger de l’Organisation internationale de la Francophonie et le changement de nom de plusieurs rues de Niamey, cette réforme linguistique apparaît comme un geste fort de souveraineté.

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Drapeau du Niger

Cependant, le débat est loin d’être clos. Si certains saluent une renaissance culturelle, d’autres redoutent que cette élévation du haoussa ne marginalise les autres langues nationales, comme le zarma-songhaï, le tamajaq ou le kanouri. Des inquiétudes sur une possible fracture identitaire émergent, notamment chez les communautés non haoussaphones.

La mise en œuvre de cette réforme soulèvera des défis techniques importants, notamment dans les domaines de l’éducation, de l’administration et de la justice. Mais au-delà des obstacles, une chose est certaine : le Niger veut désormais se raconter dans sa propre langue.

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