Les espoirs d’un accord de paix entre le Rwanda et la RDC (République démocratique du Congo) sont à nouveau suspendus. Alors que les deux pays avaient initialement prévu de signer un accord historique à la mi-juin 2025, le gouvernement rwandais a désormais déclaré qu’aucun accord de ce type ne serait finalisé de sitôt.
Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a été catégorique dans un message publié sur X (anciennement Twitter) ce samedi 14 juin : « Aucun accord de paix ne sera signé ce dimanche 15 juin 2025 à Washington.»
Bien que la cérémonie de signature ait initialement eu lieu à la mi-juin, potentiellement à la Maison-Blanche, le ministre a souligné que l’évolution des négociations avait entraîné un report. Selon lui, des progrès sont en cours, mais un accord final ne sera signé que lorsque les deux parties parviendront à une solution véritablement gagnant-gagnant.
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Le plan de paix bloqué par les tensions persistantes entre le Rwanda et la RDC
Ce revers fait suite à un accord conclu en avril entre les États-Unis, le Rwanda et la RDC pour mettre fin au conflit brutal dans l’est du Congo. Un projet de plan de paix était en préparation, mais une profonde méfiance et des questions non résolues subsistent.
Au cœur de la crise actuelle se trouve le groupe rebelle M23, qui a rapidement étendu son contrôle territorial dans l’est de la RDC depuis début 2025. Malgré de nombreuses accusations des Nations Unies et des États-Unis, le Rwanda a toujours nié avoir apporté un soutien militaire au groupe.
Pourtant, les experts affirment que le soutien rwandais a permis au M23 de gagner du terrain, déplaçant des centaines de milliers de personnes et aggravant une situation d’urgence humanitaire déjà grave.
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Le Rwanda répond aux accusations et aux retombées régionales
Le gouvernement rwandais maintient que son implication est défensive, invoquant la menace posée par des groupes armés tels que les FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda). Les FDLR comprennent des éléments accusés d’avoir participé au génocide rwandais de 1994 et opèrent actuellement depuis l’est du Congo.
Le ministre Nduhungirehe a également mis en garde contre les risques potentiels de fuites d’informations biaisées dans les médias pour le processus de paix, avertissant que des révélations sélectives pourraient faire dérailler des négociations fragiles.
Cette tempête politique fait suite au récent retrait du Rwanda de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), accusé de prendre le parti de la RDC dans le conflit. Cette décision ne fait qu’accroître les tensions régionales et la complexité de la négociation d’une paix durable.