Freeman Mbowe et Tundu Lissu, deux figures emblématiques du principal parti d’opposition en Tanzanie, Chadema, ont été libérés sous caution, a annoncé mardi le porte-parole du parti. Leur arrestation, survenue avant un rassemblement interdit par les autorités à Mbeya, avait provoqué une vague d’indignation dans le pays.

Ces événements interviennent dans un contexte de répression croissante à l’encontre des opposants politiques à l’approche des élections locales de décembre 2024 et des scrutins présidentiel et législatif de 2025. Le 12 août, Chadema avait exigé la libération immédiate de plusieurs de ses cadres arrêtés en lien avec ces manifestations interdites. Le parti avait également rapporté que 469 militants et responsables, ainsi que cinq journalistes, avaient été interpellés à travers le pays.

Lire aussi : Koné Katinan : Le cadre du parti de Gbagbo visé par une plainte

Ces arrestations massives ont rapidement suscité la condamnation des organisations de défense des droits humains, qui craignent un retour aux méthodes autoritaires pratiquées sous l’ancien président John Magufuli. La répression des opposants politiques, qui rappelle cette sombre période, menace de compromettre le climat politique à l’approche des élections cruciales.

Lors d’une conférence de presse, Benson Kigaila, secrétaire général adjoint de Chadema pour la Tanzanie continentale, a fermement dénoncé cette répression, affirmant que le pays ne pouvait pas continuer à subir des pratiques dignes de l’ère Magufuli. Cette situation tendue met en lumière les défis démocratiques auxquels la Tanzanie est confrontée, avec une opposition déterminée à défendre ses droits face à un pouvoir de plus en plus répressif.

La libération sous caution de Mbowe et Lissu apaise temporairement les tensions, mais la situation reste fragile, et le spectre de l’autoritarisme plane toujours sur le paysage politique tanzanien.