Le gouverneur de la Banque centrale libyenne (BCL), Seddik el-Kebir, a été contraint de quitter le pays pour « protéger sa vie » en raison des menaces croissantes des milices armées, rapportent plusieurs médias ce vendredi 30 août 2024. Cette décision marque un tournant critique pour la stabilité économique de la Libye.

Seddik el-Kebir, en poste depuis 2012, a confirmé par téléphone au quotidien britannique qu’il avait quitté la Libye après avoir reçu des menaces sérieuses. D’autres cadres supérieurs de la BCL ont également été contraints de fuir pour les mêmes raisons. Les milices armées sont accusées de terroriser les employés de la banque, et d’enlever leurs enfants et proches pour les contraindre à travailler sous leur menace.

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La situation a été exacerbée par les critiques dirigées contre el-Kebir de la part de l’entourage du Premier ministre intérimaire, Abdulhamid Dbeibeh. Ces critiques concernent principalement la gestion de la manne pétrolière par la BCL. Le Premier ministre a tenté de remplacer el-Kebir, mais ce dernier a dénoncé ces efforts comme étant illégaux et contraires aux accords négociés avec l’ONU.

Le lundi précédent, une nouvelle équipe dirigeante a pris possession des locaux de la BCL, entraînant l’arrêt de toutes les opérations de l’institution financière. La Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) a exprimé ses inquiétudes concernant un potentiel « effondrement financier et économique du pays ». Elle a appelé à la suspension des décisions unilatérales, à la levée de la force majeure sur les champs pétroliers, ainsi qu’à la protection des salariés de la Banque centrale.

Cette crise souligne la fragilité de la situation politique en Libye et met en lumière les défis importants auxquels le pays est confronté pour maintenir la stabilité économique et politique.