Ce qui devait être un derby de football en Libye à enjeux élevés entre Al Ahli Tripoli et Al Ittihad mercredi soir a tourné à l’émeute meurtrière, faisant neuf morts, dont un policier, et des dizaines de blessés. Le match, qui se déroulait dans la capitale Tripoli, a été interrompu avant la mi-temps après des violences à l’intérieur et à l’extérieur du stade.
Bien que prévu à huis clos, la tension autour du match a débordé lorsque des hooligans ont pénétré de force dans le stade, déclenchant une série d’événements terrifiants. L’atmosphère s’est rapidement détériorée, des centaines de supporters allumant des fusées éclairantes, envahissant le terrain et forçant les joueurs à fuir pour se mettre à l’abri.
Le bus de l’équipe incendié et l’émeute qui s’intensifie
La violence a atteint son paroxysme lorsque le bus de l’équipe d’Al Ittihad a été incendié par des supporters furieux. Le véhicule a été entièrement ravagé par les flammes quelques instants après l’arrêt officiel du match par l’arbitre, alors qu’Al Ittihad menait 1-0.
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Les joueurs et le staff ont dû fuir par les tribunes ou se replier vers les vestiaires sous les fusées éclairantes, les débris et les cris. Les forces de sécurité en service, déjà débordées, ont également été prises pour cible par les émeutiers. Des unités militaires auraient tiré en l’air pour disperser la foule.
Troubles liés à la crise politique nationale en Libye
Ce drame du derby ne peut être considéré isolément. La Libye est actuellement en proie à des troubles politiques généralisés, avec des manifestations en cours exigeant la démission du Premier ministre Abdul Hamid Dbeibah. Ces derniers jours, des affrontements armés ont eu lieu à Tripoli, les manifestants accusant le gouvernement de corruption et de ne pas avoir démantelé les milices dangereuses.
L’émeute liée au football s’est produite quelques jours seulement après l’intensification des manifestations nationales. Selon certaines informations, au moins huit civils et un policier ont trouvé la mort dans le chaos, les forces de sécurité peinant à maintenir le contrôle. Plusieurs ministres ont déjà démissionné, la pression s’accentuant sur l’administration Dbeibah.
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La Fédération libyenne de football n’a pas encore publié de communiqué officiel concernant le match annulé, mais ce dernier incident souligne une fois de plus les problèmes de sécurité chroniques qui minent la scène footballistique du pays. La violence dans les stades, le manque de contrôle des foules et les tensions politiques créent depuis longtemps une atmosphère explosive lors des événements sportifs libyens.
Le football, souvent vecteur d’unification dans d’autres nations, est devenu un exutoire de la frustration nationale en Libye, un pays qui se remet encore d’années de guerre civile et d’instabilité.