Lundi 26 mai 2025, un tournant judiciaire majeur a secoué le Sénégal. Amadou Mansour Faye, ancien ministre des Infrastructures sous Macky Sall et actuel maire de Saint-Louis, a été placé sous mandat de dépôt par la Haute Cour de justice. Il est accusé de surfacturation à hauteur de 3 milliards FCFA dans un marché de riz destiné à l’aide alimentaire durant la crise du Covid-19. Ce développement relance les hostilités entre le pouvoir sortant et les nouvelles autorités.
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La famille de Mansour Faye, notamment sa sœur Marième Faye Sall, ancienne Première dame, a tenté en vain de mobiliser 2 milliards FCFA pour éviter l’incarcération. L’ex-président Macky Sall, beau-frère de l’accusé, a lui-même proposé un terrain situé à Sébi comme caution. Une initiative symbolique, mais rapidement rejetée par la Haute Cour, jugée insuffisante ou inadéquate face à la gravité des faits reprochés.
Pourtant, Mansour Faye s’est montré combatif. Devant la commission d’instruction, il a rejeté toute démarche de caution, affirmant être “prêt à toutes les éventualités” et niant tout détournement. Il soutient au contraire que sa gestion a permis à l’État d’économiser 12 milliards FCFA.
La réaction de l’Alliance Pour la République (APR) ne s’est pas fait attendre. Le parti dénonce une “justice aux ordres” et une “chasse aux sorcières”, accusant le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko de vouloir discréditer les anciens responsables. L’APR y voit un procès politique, et non judiciaire.
Dans un climat post-électoral déjà tendu, cette affaire devient un symbole fort de la bataille autour de la reddition des comptes. À travers ce dossier, c’est la légitimité même de la rupture prônée par le nouveau régime qui se joue.