Le Mali franchit une étape décisive dans sa volonté de quitter la CEDEAO, une démarche amorcée le 29 janvier 2024 et qui prendra effet le 29 janvier 2025. Ce retrait, inédit dans l’histoire de l’organisation, marque une rupture historique pour Bamako, qui souhaite redéfinir ses priorités régionales et affirmer son indépendance.

Dans une lettre datée du 13 janvier 2025, le président de la Commission de la CEDEAO, Dr Alieu Touray, a officialisé cette décision, en proposant une réunion de séparation à Bamako. En conformité avec l’article 91 du traité révisé de 1993, le Mali a respecté les étapes nécessaires : une notification écrite suivie d’un délai d’un an. Ce cadre diplomatique rigoureux vise à assurer une transition ordonnée et à maintenir un esprit de coopération.

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Lors de la 66e session de la Conférence des chefs d’État de la CEDEAO, tenue en décembre 2024 à Abuja, les dirigeants ont pris acte de cette décision et mandaté la Commission pour finaliser les modalités. Malgré le caractère inédit de ce départ, la CEDEAO a souligné son respect pour les engagements inscrits dans son traité, tout en préservant des relations cordiales avec Bamako.

Pour le Mali, ce retrait reflète une volonté de souveraineté accrue, en phase avec son rôle dans la Confédération des États du Sahel (AES). En rejetant toute médiation, les autorités maliennes réaffirment leur indépendance tout en prônant une coexistence pacifique entre les peuples de l’AES et de la CEDEAO.

Ce tournant diplomatique, bien que chargé de défis, ouvre une nouvelle ère dans les relations ouest-africaines, marquée par une recomposition des alliances et des priorités régionales. Le départ du Mali de la CEDEAO laisse entrevoir une reconfiguration des équilibres politiques et économiques en Afrique de l’Ouest.