Mali : Suspension générale des partis et associations politiques

Le président de la transition malienne, le Général Assimi Goïta, a franchi un nouveau cap dans le verrouillage de l’espace politique en suspendant, par décret présidentiel, toutes les activités des partis politiques et des associations à caractère politique. Officiellement, la mesure vise à préserver l’ordre public. Officieusement, elle marque un durcissement manifeste face à une opposition de plus en plus organisée et visible.

Lire aussi : Présidentielle 2025 : La Côte d’Ivoire rejette 12 millions d’euros d’aide étrangère

Cette décision radicale intervient alors qu’une vaste manifestation était prévue pour le 9 mai, à l’appel d’une coalition regroupant plus de cent partis politiques. Cette dernière exige la fin de la transition militaire et le retour à l’ordre constitutionnel d’ici le 31 décembre 2025. Déjà, le 3 mai, une mobilisation d’ampleur avait rassemblé des centaines de personnes à Bamako, dénonçant les tentatives de marginalisation des partis et rejetant toute velléité de dissolution de ces structures fondamentales du pluralisme démocratique.

Pin it on Pinterest
assimi commun scaled 1

La suspension décidée par Goïta semble être une réponse directe à cette montée en puissance de l’opposition. Elle consacre la volonté de la junte de garder un contrôle total sur le processus de transition, quitte à réduire les libertés politiques au silence. Ce choix, loin de désamorcer les tensions, pourrait au contraire radicaliser davantage les forces d’opposition, désormais privées de toute voie institutionnelle d’expression.

Ce geste traduit une inquiétude croissante du pouvoir militaire face à la mobilisation citoyenne. En voulant neutraliser les partis, le régime ne fait que déplacer le champ de la contestation. L’opposition, plus déterminée que jamais, pourrait se tourner vers la rue, avec tous les risques de confrontation que cela comporte.

Le Mali s’enfonce ainsi dans une transition de plus en plus autoritaire, où le dialogue politique semble céder la place à la répression préventive. Un pari risqué pour le régime, à l’heure où la population réclame clarté, calendrier électoral et retour à la légitimité démocratique.

Voici la section des commentaires :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

t