Issa Kaou N’Djim, figure politique influente au Mali, fait désormais face à des poursuites judiciaires suite à des propos polémiques tenus lors d’une émission télévisée. Son analyse de la tentative de déstabilisation au Burkina Faso, qualifiée de « montage », a entraîné une réaction rapide des autorités maliennes.
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Le 13 octobre, le procureur spécialisé en cybercriminalité a ordonné la mise sous mandat de dépôt de Kaou N’Djim après son intervention dans l’émission Rendez-vous des idées diffusée sur Joliba TV. Durant cette émission animée par Mohamed Attaher Halidou, N’Djim a exprimé des doutes quant à la véracité des tentatives de déstabilisation burkinabè, évoquant un « scénario orchestré ». Ces commentaires ont immédiatement attiré l’attention du procureur, qui y a vu des motifs d’accusations de trouble à l’ordre public et de diffusion de fausses informations. En conséquence, Issa Kaou N’Djim est actuellement en détention provisoire en attendant son procès fixé pour le 23 décembre.
Cette affaire a également poussé la Haute Autorité de la Communication (HAC) à convoquer le 14 novembre Mohamed Attaher Halidou ainsi que le directeur de Joliba TV. Cette convocation vise à examiner la conformité de l’émission avec les normes éthiques et professionnelles en vigueur. La HAC, en tant que régulateur des médias, cherche à comprendre le rôle de la chaîne dans la diffusion de propos jugés potentiellement sensibles pour la stabilité régionale.
Joliba TV, pour sa part, n’est pas étrangère aux sanctions de la HAC. En 2022, elle avait déjà subi une suspension de deux mois pour des écarts déontologiques, suscitant des débats autour de la liberté de la presse au Mali.